La saison des résultats touche à sa fin. La géopolitique et les données macroéconomiques reviennent sur le devant de la scène
Les conseillers financiers avertis disent et répètent à l’envi : « suivez le cours du dollar et de l’or. C’est là que ça se passe ». En effet. Dans la Newsletter en date du 5 août dernier, on pouvait lire : la hausse du cours de l’or « s’expliquerait par une dépréciation du dollar et par une politique plus accommodante de la Fed, laquelle serait disposée dans une certaine mesure à laisser filer l’inflation ». En effet, le cours du dollar fléchit (1,18 dollar pour 1 euro) à cause de la tragique gestion de la pandémie aux USA et à cause des conséquences économiques de cette tragique gestion, auxquelles il faut ajouter la (nouvelle) détérioration des relations avec la Chine dont le point focal, en ce moment, est le réseau social Tik Tok, que Donald Trump accuse d’espionnage.
Lundi : tout ce qui brille…
… est de l’or ! L’once d’or a gagné plus de 30 % depuis janvier dernier. Par rapport à son plancher d’il y a un an quasi jour pour jour, sa hausse est de… 68 % ! L’investisseur que vous êtes sera donc particulièrement intéressé par les résultats semestriels de Barrick Gold, le challenger (canadien) du secteur derrière le n°1 mondial, Newmont (Etats-Unis). Ne confondez pas or et mines d’or. Le cours boursier de Barrick Gold (28,85 dollars vendredi passé) est nettement inférieur à ses sommets de février 2008 (52 dollars) et surtout d’avril 2011 (54,35 dollars). C’est la preuve que si la hausse du cours de l’or est une bonne chose pour les mines (qui dira le contraire ?), d’autres facteurs pèsent lourd, très lourd même, par exemple le niveau de production, la rentabilité, la découverte de nouveaux filons, la demande en joaillerie, les achats et/ou les ventes d’or par les banques centrales. La morale de l’histoire est simple : les mines d’or sont un placement hautement spéculatif. Un investisseur averti…
Mardi, Zalando, Hellofresh…
… et Jensen Group devraient retenir votre attention. Les résultats semestriels des deux sociétés allemandes Zalando (e-commerce) et HelloFresh (commandes de repas en ligne) devraient démontrer une fois encore que le malheur des uns (la crise sanitaire) fait le bonheur des autres (l’e-commerce en général). Intéressez-vous surtout aux résultats semestriels de Jensen Group, société d’origine danoise cotée sur Euronext Bruxelles et dont le siège est à Sint-Denijs-Westrem (près de Gand). Le n° 1 mondial du matériel pour la blanchisserie industrielle a été massacré en Bourse (- 60 % depuis fin février), mais il avait déjà trébuché il y a deux ans et depuis il végétait autour des 34 euros. Jensen Group a pourtant fait l’objet d’une recommandation dans la presse financière en janvier dernier. Les résultats semestriels devraient nous dire si oui ou non il y a là un potentiel à long terme.
Tenez à l’œil ce mardi l’indicateur économique ZEW (pour juillet) et le sentiment économique (pour août) chez nos voisins allemands. Ces chiffres ont souvent un impact en Bourse.
Mercredi, tournée anglo-saxonne
Les résultats semestriels publiés ce mercredi concernent essentiellement de belles étrangères comme ABN AmRo (Pays-Bas), le Port de Hambourg ou Novacyt (PA:ALNOV), une entreprise franco-britannique de biotechnologie qui travaille, entre autres, sur le dépistage du covid-19. Son cours a fait un bond en mars dernier, mais depuis il végète, ce qui démontre que la biotechnologie, même en temps de crise sanitaire, n’est pas un long fleuve tranquille. Les résultats du 1er semestre devraient nous éclairer.
Ne passez pas à côté de la tournée des statistiques économiques anglo-saxonnes : PIB pour juin au Royaume-Uni (ce sera sans doute catastrophique) et inflation pour juillet aux Etats-Unis (probablement 0,8 %).
Jeudi, Sipef et Roularta
La Société internationale de plantations et de finance, alias Sipef, fondée à Anvers en 1919 et active dans l’agro-business, a, comme tant d’autres, été secouée en mars dernier (- 30 %) alors qu’elle avait bien progressé en 2019 (+ 10 %), mais elle s’est bien reprise (+ 10 % par rapport à son plancher de la mi-mars). Elle a fait l’objet d’un conseil d’achat dans la presse financière en avril dernier et son objectif de cours a été revu à la baisse par un groupe d’analystes (59 euros au lieu de 74). Cela fait tout de même + 30 % par rapport au cours actuel. A suivre de près donc, tout comme les résultats semestriels de Roularta. Par rapport à son sommet de janvier dernier (17 euros), Roularta a fait le plongeon en mars (- 30 %), mais ce qui intrigue, voire inquiète, c’est qu’elle ne semble pas redresser depuis. Pourquoi ? L’effondrement du marché publicitaire est-il vraiment le seul facteur en cause ? Réponse peut-être ce jeudi.
Vendredi sera le jour du speculoos…
… puisque Lotus Bakeries publiera ses résultats semestriels ce jour-là. Cette perle du secteur alimentaire belge n’a perdu à la mi-mars que 10 % environ par rapport au plateau où elle évoluait en début d’année après une spectaculaire ascension entre décembre 2019 et février 2020 (+ 19 %). Au bout du compte, cette action a gagné 8 % depuis le 1er janvier dernier. Lotus Bakeries, qui a connu une excellente année 2019, a gâté ses actionnaires avec un dividende de 32 euros (+ 10 %). Ses résultats semestriels devraient confirmer le caractère défensif de cette action : ne perdre que 10 % en mars et remonter la pente en quelques semaines, qui dit mieux ?
Ce vendredi encore d’importantes données macroéconomiques seront publiées : le PIB de la zone euro (- 12 % au 2ème trimestre, - 15 % sur base annuelle) et les ventes au détail aux Etats-Unis (+ 1,7 % seulement en juin). Tout cela serait désespérant si ce n’était pas annoncé.
Conclusion
En Bourse, il faut (toujours) garder le moral. C’est plus facile qu’ailleurs parce qu’en période de crise il y a souvent de bonnes opportunités boursières. Les cours de certaines valeurs sont tombés très bas. Regardez si, à la lumière de leurs résultats semestriels et surtout des perspectives qui les accompagnent, s’il n’y a pas certaines sous-évaluations dont vous pourriez profiter.