Athènes salue depuis hier la « souplesse » dont fait actuellement preuve le FMI. Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances, a ainsi qualifié l’attitude de l’institution face aux propositions économiques que présente le gouvernement Tsipras depuis la semaine dernière à ses partenaires et créanciers. Cette réaction de Varoufakis intervient à la suite d’une rencontre avec Christine Lagarde, directrice générale du FMI, sur un contexte de plus en plus tendu entre Athènes et Berlin. Pour rappel, il ne reste plus que quelques heures avant l’échéance fixée entre partenaires européens pour trouver un accord destiné à financer à très court terme Athènes. Décryptage.
Varoufakis a notamment commenté sous la forme d’un communiqué de presse : « Mme Lagarde a souligné que, dans le cas de la Grèce, le Fonds est disposé à montrer la plus grande souplesse dans la manière dont les réformes et propositions budgétaires du gouvernement seront évaluées ». Faut-il y voir un signe d’apaisement et favorable à un accord imminent ? Rien n’est moins sûr : de notre point de vue, seule l’urgence de la situation rend l’accord fortement probable. Malgré tout, le FMI est précisément le créancier immédiat d’Athènes quant à l’échéance de paiement fixée demain soir. Autre signal assez intéressant dans ce dossier, et faute de nouveauté majeure depuis hier matin, les responsables du Trésor américain ont également reçu Varoufakis.
Suite à cette seconde rencontre, Washington s’est dit prête à jouer les rôles de médiateur et d’intermédiaire entre Athènes et ses créanciers, et ce, dans les plus brefs délais. Une petite avancée supplémentaire dans cet épineux dossier qui ne cesse d’alimenter la volatilité sur les actifs que nous surveillons quotidiennement (et en particulier le DAX30 : l’indice boursier allemand). Dernier signe de détente, toujours en lien avec ces négociations, Washington a assuré que la Grèce « a l’intention d’honorer toutes ses obligations vis-à-vis de ses créanciers ». Rien de bien incroyable, mais ce type de petites phrases a tendance à être suivi assez rapidement sur les marchés. D’autant que nous sommes globalement sur des points hauts historiques en ce qui concerne la plupart des indices boursiers occidentaux. La nervosité devient donc très fortement palpable.
D’un point de vue strictement boursier, nous abaisserons légèrement aujourd’hui notre pivot sur le DAX30, comme nous le verrons en séances. Et d’une manière plus générale, les marchés promettent d’être nettement plus explosifs et sous tension aujourd’hui, qu’ils ne l’ont été hier. Le contexte de ces dernières heures se veut d’ailleurs à nouveau agité par les réparations de guerre (estimées depuis hier à 279 milliards d’euros par Athènes) que devrait payer l’Allemagne à la Grèce. Simple provocation ou débat de fond ? En tous cas, le ministre allemand de l’économie et vice-chancelier Sigmar Gabriel, a qualifié de « stupide » la demande d’Athènes. Vaste débat. Si l’information peut paraitre anecdotique, elle témoigne en tous cas de la tension et des tacles diplomatiques qui surgissent quasi-quotidiennement au sein de ce dossier. En un mot : prudence donc, avant l’annonce officielle, tout en respectant la trame que nous rappellerons en séances. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France