Les obligations Areva (PARIS:AREVA) chutent à l’ouverture des marchés. Hier soir, le géant français du nucléaire a annoncé que ses principaux objectifs pour l’année 2014 ne pourraient être tenus. En parallèle, les prévisions financières pour 2015 et 2016 ont été suspendues, « dans l'attente de leur révision ».
Areva traverse une période difficile depuis plusieurs années. Le premier semestre de l’année en cours s’était traduit par une perte nette de 694 millions d'euros. Il y a quelques semaines, le groupe français avait indiqué qu’il allait amplifier son plan d'économies, tailler un peu plus dans ses investissements et programmer de nouvelles cessions d'actifs.
Les difficultés actuelles du groupe français sont notamment liées au marasme dans lequel est plongé le secteur du nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima. À l’époque, le groupe réalisait près de 10% de son chiffre d’affaires au Japon, via la vente d’uranium ou dans le retraitement du combustible. A l'heure actuelle, aucun réacteur n’a été relancé au Japon, contrairement aux prévisions.
Philippe Varin, ex-PDG de Peugeot (PARIS:PEUP) Citroën (PSA) a été désigné par l'État français pour prendre la présidence d'Areva dès la prochaine assemblée général. La nouvelle direction aura pour mission de sortir le groupe de l’ornière. Selon le magazine Challenges, l'ancien patron de PSA, où il avait déjà opéré une vaste plan de restructuration, prévoirait des mesures "radicales" et envisagerait de créer une structure de défaisance. Cette structure récupérerait les actifs extrêmement déficitaires d'Areva, qui tirent ses résultats par le bas.
Sur le marché obligataire, l’emprunt d’une maturité égale au 20 mars 2023 abandonne plus de 5% ce matin, affichant un prix indicatif de 94% du nominal. Le rendement annuel atteint 4% sur base d’un coupon fixe de 3,125%. L’obligation, disponible par coupures de 100.000 euros, est notée « BBB- » chez Standard & Poor’s.