Plus aucune hésitation de la part du marché. A ses yeux, oui, un « Quantitative Easing » aura lieu au sein de la zone euro, au premier trimestre 2015. Si cet évènement constitue un levier haussier assez intéressant pour les indices européens (au moment où ces derniers tanguent), il convient d’être réaliste : les conséquences économiques, « réelles », risquent d’être limitées. S’agit-il d’un levier purement spéculatif ? En grande partie : oui ! Décryptage.
Cette rumeur semble se renforcer depuis quelques heures, suite aux révélations de Reuters indiquant l’imminence d’un « QE » (d’une planche à billets) organisée par la BCE. Rappelons que l’institution a laissé planer ce doute, en effet, lors des dernières semaines. D’après elle, une « écrasante majorité » de ses gouverneurs soutient un tel programme de rachat massif des dettes étatiques de la zone euro. Pour autant, la dernière conférence de presse de Mario Draghi, la semaine dernière, fut une déception aux yeux du marché. Ce Saint Graal ne fut pas annoncé. C’était notre prévision, publiée quelques jours auparavant.
Les spéculations vont bon train quant au montant de ce « QE ». 1 000 milliards d’euros ? 2 000 ? 500 ? Peu importe, in fine. Rappelons surtout que la situation européenne n’a rien à voir avec celle des Etats-Unis de 2008, lorsque ce programme fut en quelque sorte « inauguré » Outre-Atlantique. Mais dans un premier temps, notre planche à billets européenne devrait se concentrer sur le rachat massif d’obligations d’entreprises européennes, avant de s’attaquer aux dettes de nos Etats. Sans qu’aucune contrepartie ne leurs soient demandée en matière de réformes structurelles, indispensables pour que cette politique ne soit pas qu’une simple distribution générale de liquidités.
Les grandes puissances mondiales sont en train d’inonder de liquidités, littéralement, les marchés financiers, dans l’espoir que cette solution résolve la crise. L’histoire montre que ce ne fut jamais vrai, par le passé. Mais après tout, cette information constitue un bon levier boursier pour cette séance, mais aussi pour le premier trimestre 2015 (lorsque le « QE » sera validé, d’après le consensus). A nos yeux : rien de plus. Il y a en effet fort à parier que cette réponse de la BCE ne soit, comme prévu, que sa réaction d’ultime recours. Signant ici l’inefficacité de ses précédents outils. Et en espérant que celui-ci, le dernier donc, ait un impact autrement plus significatif que celui d’agiter les cours boursiers au sein de notre trame habituelle. Comme depuis lundi, appelons enfin à la prudence quant à la volatilité explosive de cette fin d’année. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !