Dans un climat obligataire toujours dominé par des taux d’intérêts très bas, les obligations perpétuelles restent l'une des possibilités de rendement attractif. A condition naturellement d'être prêt à courir un risque plus important, les perpétuelles étant de par leur nature plus risquées que les obligations dites « classiques ».
Pour cause, les obligations perpétuelles ont un statut de dette subordonnée et sont donc assimilées à du capital hybride, à mi-chemin entre les actions et les obligations « classiques ». Ce statut induit par conséquent un risque plus important dans le chef de l’investisseur, notamment en cas de faillite de l’émetteur. Concrètement, en cas de défaut, les détenteurs d’obligations perpétuelles sont le plus souvent remboursés après tous les autres créanciers, c’est-à-dire jamais dans certains cas.
Par ailleurs, une obligation perpétuelle est comme son nom l’indique une obligation sans date de maturité. L’argent emprunté n’est donc, en théorie, jamais remboursé par l’émetteur. En théorie car l’émetteur peut, selon les clauses inclues dans le prospectus d’émission, rembourser anticipativement l’emprunt à des dates et à un prix fixés à l’avance. Pour compenser l'inconnue sur le remboursement de la dette, ces obligations distribuent donc des coupons des rendements plus élevés.
Un rendement de 3,66% jusqu'au call pour la perpétuelle BNP Paribas
Bon nombre des obligations perpétuelles sont émises par des établissements bancaires. Citons parmi d'autres BNP Paribas (PARIS:BNPP) qui a émis en 2005 un emprunt perpétuel offrant un coupon fixe de 4,875%. Il se négocie actuellement au-dessus du pair aux alentours des 101% du nominal.
BNP Paribas peut rembourser cette obligation lors de chaque versement annuel des intérêts. La date du prochain call éventuel est prévue le 17 octobre 2015. Le rendement annuel jusqu'à cette date s'élève à 3,66%. Cet emprunt totalisant un milliard d'euros est noté « BB » par Standard & Poor's.
Vers un remboursement de l'obligation perpétuelle BPCE 9,25% ?
L'obligation perpétuelle de la BPCE au coupon de 9,25% se traite pour sa part à 103,54% du nominal. Son cours s'affiche en nette baisse depuis plusieurs mois.
Il se peut que le marché anticipe un remboursement de l'emprunt par la BPCE lors du prochain « call » le 20 avril prochain. Si tel est le cas, la BPCE devra annoncer son intention de remboursement 30 jours avant. Sur base du prix actuel, le rendement annuel jusqu’au « call » s’élève à 2,42%. L’obligation est notée « BB+ » par Standard & Poor's et se traite par coupures de 1.000 euros.