Mercredi dernier (le 20 mai), nous titrions notre analyse matinale « 16 jours ». Et pour cause, Nikos Filis, le porte-parole de Syriza auprès du Parlement grec, faisait savoir que l’échéance du 5 au 9 juin liant Athènes au FMI ne serait pas respectée. Dimanche, c’est par la voix de Nikos Voutsis (le ministre de l’Intérieur grec) que la même information a été dévoilée. De quoi entrainer ce matin les indices européens dans un violent mouvement baissier. Autre biais de même nature et susceptible d’intéresser les opérateurs boursiers : la poussée des partis anti-austérité en Espagne, suite aux élections municipales et régionales qui se sont déroulées dimanche. Décryptage.
10 jours !
Les marchés n’auront pas franchement marqué le coup hier, puisque la plupart des opérateurs boursiers étaient en congé. La véritable réaction de ces deux biais arrive donc aujourd’hui, via de puissants mouvements matinaux. Dans les faits, Voutsis a annoncé : « Les quatre versements au FMI en juin représentent 1,6 milliard d’euros. Cet argent ne sera pas donné et il n’y en a pas à donner […] Nous ne cherchons pas un incident de crédit, nous ne le voulons pas, ce n’est pas notre stratégie. La situation est mûre pour un accord fondé sur la logique ». C’est le moins que l’on puisse dire dans la mesure où il ne reste plus que 10 jours pour obtenir cet accord provisoire. Faute de cela, la Grèce fera en effet défaut de paiement.
La boite de Pandore sera alors ouverte quant aux velléités nationales. Nous excluons ce scénario, tablant sur un accord in extremis et fortement salué par les opérateurs boursiers. Mais quitte à évoquer ce risque politique, il convient également de faire le point sur les élections en Espagne. Car la différence politique entre Syriza et Podemos (son homologue espagnole) se veut minime. Les différents partis anti-austérité espagnols viennent d’infliger une sérieuse claque au gouvernement de Mariano Rajoy. Plusieurs villes centrales comme Barcelone ou Madrid sont en train d’être conquises par les partis Ada Colau et Podemos. Des tractations sont en cours dans 13 des 17 régions qui étaient appelées aux urnes il y a deux jours.
Le « Parti Populaire » de Mariano Rajoy détenait jusqu’à présent dix de ces régions. Les résultats actuels et l’impasse politique (hors éventuelle alliance) laissent présager des résultats d’autant plus violents pour les législatives espagnoles qui se tiendront en novembre prochain. Quant aux propos de vendredi dernier, de Janet Yellen, nous ne retiendrons qu’un seul élément : la présidente de la Fed dit s’attendre à un premier relèvement des taux US en 2015, excluant le mois de juin (jusqu’à présent évoqué par les opérateurs les plus optimistes). Deux possibilités restent donc sur la table : les mois de septembre et de décembre. Mais pour l’heure, ce biais sera totalement éclipsé par les craintes européennes. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France