Craintes majeures en Europe

Nouvel échec des négociations entre Athènes et ses créanciers, suite à des « divergences importantes » selon la Commission européenne, citée par la quasi-totalité des relais médiatiques européens ce matin. Les espoirs d’un accord avant la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro (ce jeudi, à Bruxelles) s’envolent littéralement. De plus en plus, les différentes chancelleries diplomatiques évoquent ouvertement la possibilité d’un défaut de paiement de la Grèce ; et donc, d’une sortie du pays de la zone euro. Décryptage.

Enième échec des négociations

Le ton est donc déjà donné quant aux attentes des opérateurs boursiers pour cette semaine. Le dossier grec, à nouveau, pèse très lourd dans les premiers échanges ce matin. Et il en sera de même tout au long de la semaine. Nous vous appelons à la prudence quant aux explosions de volatilité de contre-tendance, ponctuelles, suite à des propos relayés sur Traders Talk (entre autres). Ce week-end n’aura donc servi à rien quant aux négociations en cours. Les deux camps se sont quittés hier soir en se renvoyant respectivement la faute de ce nouvel échec, relançant à nouveau une crise de confiance au sein du Vieux Continent.

Les « divergences restent importantes » selon Bruxelles, propos soulignés par Reuters et l’AFP dès l’aube. Dans les faits, la Commission européenne attend d’Athènes qu’un effort budgétaire supplémentaire à hauteur de deux milliards d’euros par an soit effectué, de sorte à débloquer la tranche de 7,2 milliards d’euros gelés depuis l’été dernier et censés empêcher un défaut de paiement immédiat de la Grèce envers ses créanciers. Faute d’accord : la faillite du pays est assurée, la situation peut ainsi être résumée trivialement. Bruxelles souligne quelques progrès minimes comme à son habitude mais insiste sur l’aspect incomplet des propositions grecques en matière de contre-paries (id est : les fameuses réformes économiques sur lesquelles doit s’engager le gouvernement de Tsipras, tiraillé entre promesses électorales et pressions diplomatiques).

Côté FMI : même son de cloche, les créanciers se veulent unis face à Tsipras. Un porte-parole a souligné que des « décisions difficiles » seraient à consentir des deux camps. Enfin, le gouvernement grec d’extrême-gauche évoque des demandes « irrationnelles » de la part de l’ex-Troïka, rappelant que les diplomates grecs auraient quitté la table des négociations après seulement 45 minutes de discussions, toujours selon Reuters et l’AFP. Les tensions sont donc à leur apogée et se traduisent inlassablement par la poursuite de la baisse des indices européens. Une trame claire pour ce début de semaine se dessine et ce, jusqu’à la rencontre de jeudi évoquée ci-dessus.