Vendredi, les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus à un accord autour du plan de financement international dédié à la Grèce. Pour autant, le gouvernement d’Alexis Tsipras a jusqu’à ce soir pour présenter sa copie. En effet, les réformes attendues dans le pays sont encore à débattre pour que la prolongation de quatre mois du plan d’aide soit pleinement effective. L’ensemble des partenaires européens attend de pied ferme cette liste de réformes. Décryptage.
Comme nous l’anticipions dans nos dernières séances envers nos clients, l’accord tant attendu (« quand bien même au forceps ») est en train d’émerger. Personne n’a en effet intérêt à ce que le pays fasse cessation de paiement, faute d’accord d’ici la date fatidique du 28 février. Pour l’heure, Athènes s’est résignée à collaborer pleinement avec les créanciers internationaux de la Grèce, en premier lieu desquels : l’UE, la BCE et le FMI. La première phase des négociations, vendredi après-midi, s’est ainsi positivement clôturée. Pour autant, si les marchés saluent ce début d’accord, on ne peut pas en dire autant de l’électorat de Tsipras.
Certaines voix semblent en effet s’élever pour crier à la trahison. Tsipras et les membres de son gouvernement tentent tant bien que mal d’expliquer au peuple grec que cet accord va dans le sens de leurs promesses électorales. Ainsi, Nikos Papas, bras droit de Tsipras, a commenté hier soir : « Nous sommes au début d’une nouvelle phase », tablant sur le délai supplémentaire de quatre mois pour radicalement changer la situation grecque. Pas sûr que cela suffise. Cette situation paradoxale entre les créanciers internationaux et l’électorat de Tsipras est comparée à un « numéro d’équilibriste byzantin » par France 24.
Pour l’heure, la presse économique (notamment allemande), s’attend à ce que les réformes présentées aujourd’hui par Syriza dégagent environ 7,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Le gouvernement grec devrait notamment mettre la pression sur les trafics illégaux et l’imposition fiscale des oligarques. Mais Berlin rappelle que « beaucoup reste à faire […] l’Europe a obtenu une pause pour souffler, rien de plus, certainement pas une solution. Maintenant, c’est au gouvernement d’Athènes de jouer ». Pour rappel, et par rapport à nos précédentes analyses : la poursuite des négociations, positivement, constituera un levier haussier pour les indices européens. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France