Le dollar néo-zélandais s’est apprécié de 8% face à l’euro au cours du premier trimestre. La devise « kiwi » a pu compter sur un différentiel de taux avantageux, sur la forte croissance économique du pays et sur la politique monétaire ultra accommodante de la Banque centrale européenne.
Les rachats massifs de dette engagés depuis le début de mois de mars par la BCE ont eu pour effet de pousser les taux d’intérêt à la baisse dans la zone euro, mais aussi d’inonder le marché de liquidités, ce qui réduit l’attrait de la monnaie unique et dilue sa valeur. En parallèle, les investisseurs sont tentés de se positionner sur des devises plus rémunératrices, appartenant à des pays offrant de meilleures perspectives économiques.
C’est le cas par exemple du dollar américain qui profite de l’embellie conjoncturelle aux États-Unis et des anticipations d’une hausse des taux de la Banque centrale américaine (Fed) dès le mois de juin.
La devise « kiwi » profite elle aussi d’un différentiel de taux qui lui est favorable. Et même si l’inflation s’approche de 0% (loin de l’objectif de moyen terme de 2% des autorités) et si le niveau de la devise est jugé « injustifié et insoutenable en regard des fondamentaux économiques à long terme du pays » par la Banque centrale de Nouvelle-Zélande (RBNZ), celle-ci n’entend pas entrer dans une politique d’assouplissement monétaire.
Croissance de 3,25%
« Notre situation est assez différente de certains autres pays qui ont modifié leur politique monétaire ou réduit leurs taux d’intérêt » a expliqué le gouverneur de la Banque Graeme Wheeler, en marge de l’annonce le 11 mars dernier du maintien du principal taux directeur à 3,5%.
« Des prix pétroliers plus faibles ont dopé la consommation, l’immigration nette est élevée et la politique monétaire continue de soutenir l’économie. Même si la sécheresse dans certaines régions du pays, la baisse des revenus des producteurs de lait, le contrôle strict des dépenses du gouvernement et une devise forte pèsent sur la croissance domestique », a-t-il ajouté.
« Nous avons une économie qui affiche un taux de croissance de 3,25%, peut-être même 3,5% et nous prévoyons que cela reste à ces niveaux durant ces deux prochaines années. », précisé par ailleurs Graeme Wheeler.
Plus de 20 banques centrales, d’Ouzbékistan à la Chine, en passant par la Zone euro et l’Inde, ont mis en œuvre des politiques d’assouplissement monétaire cette année, parfois contre toutes attentes comme au Canada.
Un coupon de 4,625% pendant cinq ans
Pour les investisseurs qui souhaiteraient se positionner sur la devise « kiwi », ils n'ont que l'embarras du choix. Pour ne citer qu'un exemple, citons cet emprunt de la Deutsche Bank AG (XETRA:DBKGn) London d’une maturité égale au 25 mars 2020 et au coupon de 4,625%. L’obligation est actuellement disponible à 100% du nominal. La coupure de négociation est de 2.000 dollars néo-zélandais pour une taille émise de 100 millions.
Deutsche Bank AG London est une succursale de la Deutsche Bank AG, l’une des plus importantes institutions financières allemandes.