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Fin du floor CHF et début du QE EUR

Publié le 22/01/2015 09:51
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Bonjour à toutes et à tous,

A quelques heures du prochain discours de Mario Draghi rendant public les détails du QE européen mis en œuvre prochainement par la BCE et une semaine après l’annonce surprise de la BNS, par la voix de Thomas Jordan son directeur, d’abandonner le cours plancher 1,20 sur la paire EUR/CHF, les cours de l’Euro-Dollar semblent avoir trouvé dès lors un nouvel équilibre dans un range horaire 1,1450 / 1,1650.

Mais ne nous y trompons pas cette situation est extrêmement fragile, et les révélations toutes récentes du WSJ concernant un montant probable de 50 Mds d’euros mensuel de rachat d’actifs par la banque centrale est venu hier de nouveau chahuter les cours.

Des plateaux helvétiques longs de trois ans s’achevant en un instant dans la surprise la plus générale par une dégringolade brutale dans la vallée, des ranges d’attentes entre deux discours de banquiers centraux entrecoupés de secousses réagissant à la moindre rumeur, des stratégies européennes annoncées puis repoussées maintes et maintes fois mais désormais plus que pricées dans les cours, la fougue des faucons britanniques qui s’estompe, sans oublier les plans d’actions yankees suivis de résultats appréciables, appréciant la monnaie déjà la plus appréciée pour les transactions du monde, des flèches japonaises décochées qui, à l’inverse, saturent la dépréciation locale tant souhaitée et en toile de fond une monnaie du peuple qui se prépare, jalon après jalon, à prendre son envol pour flotter au-delà de la grande muraille qui l’encadre ; si un gimmick est toujours d’actualité sur le Forex c’est bien celui de « guerre des monnaies » et nous sommes au cœur de sa bataille principale depuis quelques mois...

Prenons pour exemple la dernière offensive suisse, les jours précédents l’annonce surprise de la BNS cette dernière assurait encore et sans aucune réserve qu’elle défendrait mordicus le cours plancher auquel elle a si longuement habitué le marché. Ce retournement instantané de politique, sans coordination, sans signaux avant-coureurs et in fine sans la moindre préparation des esprits lui a permis certes de sauvegarder ses propres intérêts en évitant de subir des anticipations spéculatives qui auraient dès lors été massives et certainement difficilement tenables, mais à quel prix ? Au prix d’une politique monétaire de terre brulée !

Car si la BNS s’en sortira, et avec brio puisqu’elle bénéficiera d’une rémunération supplémentaire de 50 points de base des dépôts sur sa monnaie qui reste toujours une des plus prisée au monde, c’est davantage l’économie de la confédération qui en pâtira. En effet le choc d’une hausse brutale d’environ 20% des produits à l’export devra être absorbé par le secteur marchand. S’il est vrai que le PIB par habitant suisse est plus que confortable, il est nécessaire de le relativiser, car d’une part un nombre non-négligeable de non-habitants participent à la constitution de ce PIB tandis que dans le même temps une certaine partie de ce même PIB est faite par des entités économiques ayant fait le choix d’une localisation de confort de leur siège. En d’autres termes un numérateur plus important qu’il ne devrait l’être si toutes les choses étaient réellement égales par ailleurs divisé par un dénominateur amoindri tend évidemment à faire de ce pays officiellement le quatrième au rang mondial des PIB par habitant, comparaison faites évidemment en USD et en Parité de Pouvoir d’Achat, devant le Luxembourg, le Quatar et la Norvège, trois autres situations tout autant artificielles dans leur domaine.

Depuis les récentes concessions du pays de mettre fin au secret bancaire pour Monsieur Tout le monde, en contrepartie de la sauvegarde de son cœur de métier à destination des clients les plus importants, la confédération filait déjà un mauvais coton, c’est pourquoi le récent coup de massue induit par l’appréciation instantanée du Franc suisse n’augure rien de bon pour la suite de son business model.

Le graphique EUR-CHF en bougies mensuelles ci-après montre l’ampleur de la situation :

EURCHF mensuel

Acte 1 : Le danger !

Depuis 2008 des crises violentes et à fort impact s’enchainent, d’abord celles des sub-primes aux USA puis viennent les troubles sur les pays périphériques en Europe, le marché est alors de plus en plus à la recherche de sécurité et le Franc suisse, monnaie de refuge historique, joue pleinement ce rôle, il s’apprécie donc de manière continue et la paire évolue dans un canal descendant comprenant de violents pics baissiers.

Acte 2 : (L’illusion de) la maitrise !

La BNS décide de mettre fin à ce cycle d’appréciation sans fin qui pourrait nuire à terme à l’économie helvétique. En Avril 2012 un plancher à 1,20 est ainsi instauré sur EUR/CHF mettant la BNS systématiquement en positon acheteuse d’Euros pour qui le souhaite en contrepartie soit de Francs suisses fraichement imprimés, soit d’autres réserves de change, soit d’Or.

Sur le plan technique cette action permet aux cours de sortir par l’horizontal du canal baissier infernal. L’étude des cycles montre même qu’une prochaine phase haussière pourrait permettre aux cours de repartir par le haut, mais la hausse ne viendra pas, ou si peu avec un plus haut sans envergure sur 1,2650 environ un an plus tard, que les cycles se désynchronisent et l’EUR/CHF reste finalement flat tandis que la BNS continue de bruler son carburant.

Sur le plan des fondamentaux cette action met tout de même fin à l’appréciation continue de la monnaie du pays et c’est une réelle bouffée d’air pour l’économie domestique. Mais en contrepartie de ce répit pour l’économie dite « réelle » c’est bien le bilan de la BNS qui en subit les conséquences, à la fois en le gonflant quantitativement tout en le faisant perdre qualitativement.

Acte 3 : Le retour à la réalité !

Cette dégradation sans fin du bilan de la BNS inquiète les suisses eux-mêmes, au point qu’une votation est organisée fin 2014 pour imposer un arrimage du bilan de la banque centrale à quelque chose de plus tangible sur lequel, à moins d’être alchimiste, il sera bien difficile de prendre des aises, il s’agit bien évidement des réserves d’Or. Bien que la votation soit rejetée, la BNS prend conscience que la fin de cette situation artificielle approche, et les facilités quantitatives qui vont être mise en place en Europe ce Jeudi 22 Janvier 2015 risquent d’accélérer le mouvement de vente massive d’Euro contre du Franc suisse. Par ailleurs être fortement détenteur de monnaie unique amplifie en même temps les risques car des inquiétudes sur certains pays périphériques de la zone Euro demeurent, notamment en Grèce dont la perspective de sortie n’est désormais plus un sujet tabou, mais également sur certains pays core de la zone, comme la France et l’Italie, qui n’ont pas encore véritablement achevé de réelles réformes structurelles.

D’autant plus que la baisse récente de l’Euro, couplée à celle des matières premières dont la spectaculaire chute du pétrole, et la poursuite des perspectives de taux faibles pendant un temps certain ne va pas pousser ces pays dans la voie des réformes nécessaires tant la bouffée d’oxygène apportée par ce nouveau paradigme va leur permettre de bénéficier en 2015 d’un retour à une croissance, certes molle, mais conjoncturelle et non structurelle, donc extrêmement fragile.

C’est donc pour ne pas se retrouver pénalisée par les effets induits de la fuite en avant de la zone euro que la BNS décide le 15 Janvier dernier de débrancher ses robots d’achat de monnaie unique contre celle de suisse. Résultat ? Une chute vertigineuse de près de 35 figures en moins d’une heure, du jamais vu auparavant sur une paire majeure !

Les causes de ce mouvement impressionnant proviennent essentiellement des très nombreux ordres de vente spéculatifs étaient en attente sous 1,20 au cas où, le tout épaulés par la quantité tout aussi importante d’ordres stop de vente qui couvraient les positions longues accumulées depuis 3 ans au dessus du plancher. Bref, quasiment que de la vente au carnet sous 1,20 et le principal acheteur à tout prix sur cette paire qui stoppe net sa participation asséchant instantanément la liquidité sur la paire, il n’en fallait pas plus pour que la réaction en chaine ne détone...

Mais ceci n’est finalement qu’un juste retour à la réalité tant les cours qui avaient été bridés artificiellement pendant 3 ans sont retournés de leur propre gré vers ce plus bas à 0,85 c'est-à-dire là où ils auraient certainement du se trouver de toute façon quand bien même l’interlude du floor n’aurait pas existé. En d’autres termes les cours sont retournés un instant dans le canal baissier du premier acte initié en 2008, celui là même qu’ils n’auraient jamais du quitter si la BNS n’était pas intervenue.

Ce plus bas instantané vers 0,85 a été suivi d’un retour tout aussi immédiat vers 1,02 c'est-à-dire un retracement d’exactement 50% du mouvement 1,20 vers 0,85. Et notre paire EUR/CHF semble avoir trouvé pour le moment de nouveaux niveaux d’équilibre autour de 1 entre 0,98 et 1,02. Toutefois il s’agit d’un range horaire tout aussi fragile que celui qui existe sur EUR/USD.

Acte 4 : A venir...

S’il est fort probable que la suite sur cette paire soit plutôt toujours de nature bearish, la zone de travail autour de 1 qui se met en place peu à peu pourrait être les prémices de la partie supérieure d’une sorte de nouveau grand canal baissier à pente plus faible dont les bornes exactes restent encore à confirmer (0,85 / 1,07 à ce jour ?).

Désormais dé-corrélée de EUR/CHF la paire EUR/USD pourrait, elle, évoluer dans un sens contraire dans un premier temps, notamment après le discours de la BCE et le résultat des élections en Grèce puisque ces deux événements largement intégrés dans les cours aujourd’hui ne devraient plus susciter de surprise majeure, ce qui devrait donc d’une part apaiser les craintes sur l’Euro, tandis que les récentes discussions d’un des deux grands pays anglo-saxon d’autre part sur un relevé de taux d’intérêts repoussé à plus tard devrait donc éviter d’apprécier trop vite et trop tôt le GBP et par ricochet l’USD puisqu’il y a de fortes probabilités que la FED s’inscrive sur la même ligne.

Avec un Euro sui stoppe sa chute et un Dollar qui freine son appréciation l’EUR/USD pourrait profiter d’une respiration haussière technique pour les jours à venir, le faisant sortir de son petit canal très baissier en bougies quotidiennes :

EURUSD quotidien

Et si d’aventure 1,1460 était le point bas nous aurions alors là un trade idéal à préparer sur la paire afin de se positionner sur les niveaux actuels long autour de 1,1580 avant le discours de cet après midi pour viser un retour à terme vers 1,20 mais avec un stop suiveur évidement qui serait placé initialement sous 1,1460.

Bon trades, bon discours,

Benoit Fernandez-Riou

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