Théoriquement, nous ne sommes plus qu’à neuf jours de l’échéance fatidique quant au dossier grec. En effet, l’Eurogroupe a jusqu’au 5 juin prochain pour trouver un accord autour du financement de l’Etat grec. Un sujet largement évoqué via nos dernières analyses matinales. Pour autant, l’Eurogroupe pourrait chercher à gagner du temps selon une information parue ce matin dans Les Echos. Ainsi, Athènes risque de regrouper toutes ses échéances de juin afin de les régler à la fin du mois prochain. Un tour de passe-passe qui ne règle en rien les enjeux de fond ; une acrobatie dédiée à gagner un peu de temps faut d’entente entre les différents partenaires. Décryptage.
Une simple acrobatie
Pas de quoi faire trembler les marchés aujourd’hui, quand bien même le calendrier économique est totalement désert. Malgré tout, cette information attire ce matin notre attention dans la mesure où elle vient à nouveau (potentiellement…) modifier l’échéance cruciale. D’abord attendue pour fin juin, rabattue sur le 5 juin, et pourquoi pas décalée à nouveau à la fin du mois prochain … Dans les faits, l’échéance du 5 juin liant Athènes au FMI porte sur 300 millions d’euros. En tout, quatre échéances sont attendues le mois prochain pour un montant total d’1,6 milliard d’euros. Athènes étant totalement privé d’accès aux financements extérieurs, le gouvernement Tsipras racle les fonds de tiroir pour assumer ses engagements.
Si par « miracle », via de nouvelles mesures extrêmes (comme celle de réquisition des fonds des administrations et des collectivités locales établie ces derniers jours), Tsipras venait à régler ces échéances d’ici la fin du mois prochain, les véritables enjeux seraient simplement décalés de quelques jours. Comment cacher la poussière sous le tapis. Malgré tout, Yanis Varoufakis (le ministre grec des Finances) se dit « certain qu’un accord interviendra d’ici le 5 juin ». Soit. Seulement, le gouvernement Tsipras s’est montré un trop grand nombre de fois optimiste quant à un accord imminent pour en tenir compte ici. Rappelons simplement qu’un tel accord serait salué par les opérateurs boursiers via un fort signal haussier sur les indices européens.
Demain, les vice-ministres des Finances de la zone euro doivent s’entretenir via téléconférence pour avancer dans les négociations. Pour autant, aucun accord n’est attendu dans les prochaines heures. Nous retiendrons ce matin, surtout, les propos optimistes de Jean-Claude Juncker (le président de Commission européenne) : « Mon impression, après avoir parlé à un certain nombre de collègues, est que le sentiment s’impose de plus en plus qu’un défaut de paiement devrait pouvoir être évité ». Pour l’heure, d’un point de vue strictement boursier, ces biais ne semblent pas encore actés et il nous faudra être encore un peu patient avant de parler véritablement de consensus voire … d’accord. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !