Un rendement annuel de 9,73% en réals brésiliens, c’est ce qu’offre la nouvelle obligation BNP Paribas Fortis Funding actuellement en souscription sur le marché primaire. BNP Paribas Fortis Funding souhaite lever 250 millions de réals par coupures de 5.000 réals.
L’emprunt propose un coupon fixe de 10,375% et sa maturité est égale au 10 novembre 2016. Le prix de souscription s’élève à 101,125%.
Rappelons que si le titre est émis en réals, le versement des coupons et le remboursement à l’échéance se font en euros. Ceci implique un risque de change sur la devise. Il s’agit sans doute du principal risque de cet emprunt, puisqu'il bénéficie d’un rating « A+ » (catégorie investment grade). L'émetteur est une filiale de BNP Paribas (PARIS:BNPP) Fortis SA.
Risque de change
Le réal a fortement rebondi face à l’euro début octobre, plus précisément au lendemain de l’accession surprise au deuxième tour de l’élection présidentielle du candidat centriste et favori des marchés Aecio Neves. La perspective de voir la présidente sortante et chef de file de la gauche, Dilma Rousseff, remporter un nouveau mandat de quatre ans avait jusqu'alors pesé sur la monnaie brésilienne, le réal touchant son plus bas niveau de quatre ans.
Le second tour des élections aura lieu le 26 octobre prochain. S’il veut l’emporter, Neves va devoir convaincre la population qu’il peut relancer l’économie et combattre l’inflation, sans toucher aux programmes sociaux mis en œuvre par sa rivale. En début de semaine, on apprenait par ailleurs que l’écologiste Marina Silva, arrivée troisième au premier tour, se ralliait à Aecio Neves. Les derniers sondages font état d'un coude à coude entre les deux prétendants.
Prévision de croissance nettement abaissée pour 2014
Septième économie mondiale, le Brésil est entré techniquement en récession depuis le début de l'année. Victime du ralentissement de l’activité chez ses principaux partenaires commerciaux (Chine et Europe), son PIB s’est contracté de 0,6% au cours du deuxième trimestre et de 0,2% au cours de trois premiers mois de l’année. Les réserves de matières premières et les travaux réalisés dans le cadre de la Coupe du Monde de football ont toutefois permis au pays d’amortir le choc. Mais les politiques de dépenses ont aussi eu pour effet d’accélérer l’inflation (+6,5% en août).
La Banque centrale a bien relevé à plusieurs reprises ses taux d’intérêt - le principal taux directeur est actuellement de 11% - mais cela semble insuffisant pour ramener la hausse des prix vers l’objectif à long terme de + 4,5% fixé par le gouvernement. Dernièrement, le gouvernement a nettement abaissé sa prévision de croissance pour l’année en cours, à 0,9% contre 1,8% précédemment.