Deux informations retiennent notre attention ce matin. Lors de la conférence de presse de Mario Draghi, hier après-midi, plusieurs signaux ont été envoyés à l’attention des observateurs internationaux. Il est temps d’en faire le bilan. Selon Draghi, le Quantitative Easing européen (ou « planche à billets ») commence à porter ses fruits. Si les taux directeurs de la BCE sont restés inchangés, les prévisions d’inflation ont néanmoins été rehaussées. Ainsi, l’institution de Francfort table sur une hausse de 0,3% des prix au sein de la zone euro en 2015 contre une précédente prévision d’inflation nulle, diffusée en mars.
Bilan de la conférence de presse & Mise à jour du dossier grec
Draghi a également confirmé que « les projections d’inflation restent inchangées pour 2016 et 2017 ». Côté croissance, la BCE continue de tabler sur une prévision de +1,5% pour l’ensemble de la zone en 2015, soit la meilleure performance depuis 2011 si elle venait à se concrétiser (+1,6% à l’époque). Quant à 2016 et 2017, Draghi a annoncé respectivement des taux de croissance attendus à +1,9% et +2,0% du PIB, pour des taux d’inflation de +1,5% et +1,8%. L’objectif d’inflation traditionnellement fixé très légèrement en dessous de 2,0% serait donc atteint en 2017 selon les projections de la BCE. Comme l’a rappelé hier Draghi, il reste beaucoup de chemin à parcourir : rappelons ici qu’il ne s’agit que de prévisions.
Deuxième point central : la mise à jour de la trame autour du dossier grec. Tôt ce matin, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé qu’Athènes était proche d’un accord avec ses créanciers internationaux. Mais au-delà de cette habituelle déclaration, l’intéressé a annoncé que son gouvernement respecterait l’échéance du 5 juin, demain, quant aux 300 millions d’euros attendus par le FMI et que nous évoquions via nos précédentes analyses matinales. Mais l’optimisme de Tsipras ne convainc absolument pas les marchés : preuve en est avec la poursuite de la tendance baissière ce matin sur la plupart des indices occidentaux. Les contre-déclarations européennes se multiplient face à Tsipras : et c’est le moins que l’on puisse dire depuis quelques heures !
Précisons simplement qu’hier soir, Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne) a reçu Alexis Tsipras pour un dîner à Bruxelles. Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem était également présent. Rien de bien concret ne semble s’être décidé à cette occasion. Avant la séance explosive de demain, nous ne retiendrons pour aujourd’hui en guise d’élément périphérique que les revendications hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Le calendrier économique, à nouveau quasi-vide, laissera d’autant plus la place libre pour le dossier grec. Nous continuons donc d’évoluer dans une période boursière totalement explosive. A nouveau : prudence sur les marchés.