MARCHÉS ACTIONS
Un vent de satisfaction semble à nouveau s’emparer des marchés actions, alors même que les plus bas annuels ont été touchés il y’a à peine deux semaines. Avec un discours rassurant de la FED quant aux améliorations sur le marché de l’emploi couplé à un PIB américain nettement supérieur aux attentes, et ce, malgré une lecture approfondie qu’un grand nombre d’analystes ont jugé contrastée, les indices américains ont retrouvé leurs sommets annuels. Le Dow Jones a clôturé en progression de 1.3% à 17195.42 points et le S&P500 affichait hier au son de la cloche +0.62% à 1994.65 points. Le Nasdaq a terminé à 4566.14 points (+0.37%).
Ce matin en Asie, la tendance reste au vert vif avec un sentiment euphorique, puisque le Nikkei s’est adjugé 4.83% à 16413.76 points. Il a retrouvé ainsi son niveau de novembre 2007. Cette hausse spectaculaire fait suite à l’action surprise de la Bank of Japan d’aller encore plus loin dans sa politique monétaire accommodante et notamment sur ses rachats d’actifs. Jusqu'ici, la Banque avait pour objectif de racheter chaque année entre 60.000 et 70.000 milliards de yens de titres – essentiellement des obligations d'Etat - sur les places japonaises. Désormais cet objectif annuel va être porté à au moins 80.000 milliards de yens. Le but de la manœuvre étant de contraindre les banques commerciales de prêter aux entreprises et aux particuliers, plutôt que de les voir placer leur argent sur les marchés obligataires. L’objectif est aussi de sortir le Japon d'une spirale déflationniste qui déprime son économie.
Ce matin, les investisseurs applaudissent cette intervention. Les futures européens progressent entre 1.5% et 2.5%, et la tendance à la hausse se poursuit aussi sur les futures américains. L’échéance Décembre 14 sur le S&P 500 a enfoncé la barre symbolique des 2000 points et cote 2012.9 points (+1.22%).
FOREX
Sur le marché des changes ce matin, le dollar a pu profiter hier de la publication de son PIB à 3,5% contre les 3% attendus par le consensus. Le billet vert a donc légèrement augmenté face à ses principales contreparties, limité par des annonces mitigés comme le nombre de demandes d’allocations chômages plus important que prévu à 287 000 contre 284 000 précédemment. Outre-Atlantique, les cambistes pourront donc suivre aujourd’hui la publication des chiffres de consommation des ménages attendus à la baisse à 13h30, ainsi que l’indice de confiance de l’université du Michigan prévu sans changement à 14h55. En Europe, les inquiétudes portées par le risque de déflation de la zone euro continuent de peser sur la monnaie unique. Le niveau d’inflation annuel allemand en ralentissement pour le mois d’Octobre, et la baisse du prix à la consommation en Espagne ont par ailleurs appuyés en ce sens.
Ce matin, les paires en euro ont pâtit des mauvais chiffres des ventes de détail en Allemagne, publiés à -3,2% contre 1,5% précédemment. Il faudra porter une attention particulière aujourd’hui à la publication à 11h du taux de chômage ainsi qu’à l’indice des prix à la consommation en zone Euro. La paire phare du marché des devises évolue donc en légère baisse ce matin, glissant d’une trentaine de pips à $1,2561 pour un euro.
Outre-Manche, la livre sterling a profité du mauvais chiffre allemand pour gagner du terrain en début de journée face à l’euro, allant casser le niveau de support à £0,7860 pour finalement venir s’échanger aux encablures des £0,7857 pour un euro. Le Cable quant à lui semble se retourner ce matin, regagnant timidement du terrain vers les $1,60 pour une livre, et s’échangeant aux alentours des $1,5989 pour une livre.
En Asie, les paires en yen ont fortement reculé ce matin, pâtissant du compte rendu de la réunion de politique monétaire de la BoJ. Cette dernière a en effet annoncé vouloir élargir sa base monétaire à hauteur de 80 milliards de yens par an, alors que l’objectif précédent était de 60/70 milliards par an. Cette décision a donc surpris les marchés ce matin, car même si elle semblait sans appel, au vu de la forte baisse du prix du pétrole, les investisseurs ne l’attendaient pas dans un avenir si proche. Pour rappel, une augmentation des achats d’actifs a pour tendance de dévaluer une monnaie. Haruhiko Kuroda a par ailleurs annoncé que son plan d’achat d’actifs initial, avec pour but de doubler la base monétaire et d’atteindre les 2% d’inflation en deux ans, ne pourra tenir ses objectifs. Face à la détérioration des données au Japon, comme la légère augmentation du chômage et à la montée en force du billet vert, le moment semblait opportun pour une action de la BoJ.
De plus, le fonds d’investissement des pensions du gouvernement japonais (GPIF) a ouvert son allocation aux investissements étrangers à 40% contre 23% précédemment, mettant la pression sur la devise japonaise. Face à la monnaie unique, le yen a donc fortement chuté passant de 137,75 yens à 139,8 yens pour un euro, un plus haut précédemment atteint au milieu du mois de Septembre dernier. Le cross USDJPY quant à lui, a été touché un plus haut de 7 ans, à 111,5 yens pour un dollar et un objectif de 112 yens au vu des situations économiques des deux pays.
MATIÈRES PREMIÈRES
Le WTI se dirige vers la plus forte baisse mensuelle en plus de deux ans depuis que l’OPEP a augmenté sa production en quatorze mois. Ce matin, le WTI sur le contrat décembre était à $81.11 le baril en baisse de 1 centime ce matin. Hier celui-ci avait perdu $1.08 à $81.12. Le contrat Brent Européen a reculé davantage en baissant de 20 centimes à $86.04 le baril. La prime est redescendue à $4.91 par rapport au WTI. Le WTI et le Brent ont chuté de plus de 20% par rapport aux sommets de juin.
Il n’y a maintenant plus aucun doute, l’OPEP a décidé de garder ses prix bas en maintenant un niveau de production élevé pour garder ses parts de marché face à l’expansion des Etats-Unis. L’Arabie Saoudite, l’Irak et l’Iran ont réduit leur prix à l’exportation ce mois en se battant contre cette concurrence. En effet les prix de vente officiels de l’Arabie Saoudite aux acheteurs en Asie sont à des plus bas niveaux depuis décembre 2008. La production de pétrole des membres de l’OPEP a augmenté de 53 000 barils par jours à 30 974 000.
L’attention sur les matières première aujourd’hui se fait particulièrement les métaux et tout particulièrement sur le métal jaune qui repasse en dessous des $1200. L’once d’or au comptant a perdu 2.6% à $1167.49. Toutes les résistances sont franchies et l’or plonge comme un camion sans freins dans une rue en pente. L’or et l’argent sont tombés à des plus bas niveaux depuis 2010 avec la revalorisation du dollar face aux autres devises du fait des bons chiffres de la croissance américaine hier et surtout cette nuit la Banque du Japon qui a annoncé qu’elle stimulerait son économie par les rachats d’actifs. Le dollar est à un plus depuis plus de six ans contre le Yen, le Japon toujours terrorisé par la déflation, fait marcher la planche à billet.