La contraction inattendue de l'inflation core américaine a entraîné une flambée des achats de dollar et un recul marqué des rendements US. L'IPC brut est ressorti en baisse de 0.7% m/m, par suite d'une chute de 9.7% des prix de l'énergie. L'inflation core a toutefois augmenté de 0.2% m/m. La nature transitoire de la lecture de l'indice brut donne à penser que la tendance va s'inverser à la hausse d'ici le milieu de l'année. La dernière enquête sur les offres d'emplois montre que les postes vacants sont à leur niveau le plus élevé dans ce cycle d'expansion, signe que la croissance de l'emploi se poursuit. Le renforcement du marché du travail ne tardera pas à faire pression sur les prix et le coût de l'emploi. Il devrait en résulter un retournement de la baisse actuelle de l'inflation due essentiellement à la glissade rapide des prix du pétrole, les salaires jouant un rôle majeur dans les pressions. L'ISM attendu la semaine prochaine devrait montrer que le léger pull-back de l'activité industrielle est resté bref. Nous pensons toujours que la Fed annoncera l'imminence du resserrement en avril et procèdera au premier relèvement des taux en juin. Nous continuons de privilégier le dollar au détriment de ses homologues du G10, avec un bémol cependant, en ce que le principal obstacle à une vigueur prononcée du billet vert pourrait venir de la Fed. Le sens de la nuance dont Janet Yellen fait preuve dans sa communication sur le timing et ses références au dollar a montré qu'elle était disposée à, et capable de gérer les marchés des changes. Sur le vieux continent, malgré le léger optimisme suscité par le feu vert donné par le Bundestag à l'extension de quatre mois du plan d'aide à la Grèce, l'économie demeure fragile. Elle tirera sans aucun doute profit de l'affaiblissement de l'euro et de la chute des prix de l'énergie. Néanmoins, le fardeau de la dette continuera à freiner la croissance. Dans un contexte de chômage persistant et de menace déflationniste, les gouvernements semblent impuissants à fournir des solutions, d'autant qu'ils sont préoccupés par les négociations avec la Grèce et la montée des partis de gauche. Le QE imminent de la Banque centrale européenne et la possibilité d'un élargissement des mesures resteront au centre de l'attention. La BCE enclenche son programme de rachats d'obligations d'Etat la semaine prochaine. Il sera intéressant de voir qui vend des obligations à l'institution francfortoise et de surveiller l'impact sur les courbes de taux.
La livre britannique devrait être l'une des principales bénéficiaires du repli de l'euro. Si elle s'est affaiblie face au dollar, elle demeure ferme contre l'euro. Nous conservons notre vue baissière sur l'EURGBP et nous nous attendons à un test du support des 0.7255. Les craintes entourant l'exécution du nouveau plan d'aide à la Grèce conjuguées au lancement du QE par la BCE d'une part, et la croissance des salaires au Royaume-Uni, qui améliorera les perspectives de croissance, d'autre part laissent entrevoir un nouveau repli de l'EURGBP. Une cassure baissière des 0.7255 placera 0.7090, puis 0.6895 dans le viseur.
EURUSD La paire EUR/USD a franchi à la baisse la fourchette définie par le support des 1,1262 et la résistance située à 1,1450. Un autre mouvement baissier vers le support des 1,1098 est favorisé. La paire peut rencontrer des résistances horaires à 1,1279 (plus bas du 20/02/2015) et à 1,1389 (voir aussi le canal baissier). À plus long terme, le triangle symétrique favorise le prolongement du mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, toute vigueur sera probablement temporaire de par sa nature. Des résistances clés se trouvent à 1,1679 (plus haut du 21/01/2015) et à 1,1871 (plus haut du 12/01/2015). Elle peut rencontrer des supports clés à 1,1000 (support psychologique) et à 1,0765 (plus bas du 03/09/2003).
GBPUSD La paire GBP/USD a chuté fortement près de la résistance clé des 1,5620 hier. Une cassure décisive du support horaire des 1,5395 (plus bas du 26/02/2015, voir aussi la ligne de tendance haussière) pourrait mettre fin à la tendance haussière à court terme. Un support horaire se trouve à 1,5317. À plus long terme, la cassure de la résistance clé des 1,5274 (plus haut du 06/01/2015) suggère un regain de l'intérêt acheteur. Le potentiel haussier sera probablement assuré par les résistances à 1,5620 (plus haut du 31/12/2014) et à 1,5826 (plus haut du 27/11/2014). Un support solide se trouve à 1,4814.
USDJPY La paire USD/JPY a effectué un retournement baissier intrajournalier le 24 février, indiquant une diminution de l'intérêt acheteur à court terme. Cependant, la succession de plus bas ascendants reste intacte jusqu'ici. Un support horaire se trouve à 118,63, alors qu'un support clé se situe à 118,18 (voir aussi la ligne de tendance haussière à long terme). La paire peut rencontrer une résistance horaire à 119,84. À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 110,09 (plus haut du 01/10/2014) tiendra bon. Même si une consolidation à moyen terme est probablement en cours, aucun signe ne permet cependant de suggérer la fin de la tendance haussière à long terme. Une progression graduelle vers la résistance majeure des 124,14 (plus haut du 22/06/2007) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 115,57 (plus bas du 16/12/2014).
USDCHF La paire USD/CHF reste jusqu'ici bien au-dessous de la résistance des 0,9554. Un support horaire est assuré par la ligne de tendance haussière (autour de 0,9416). Une cassure du support des 0,9374 (plus bas du 20/02/2015) est nécessaire pour mettre fin à la dynamique haussière actuelle. Suite à la suppression du cours plancher de la paire EUR/CHF, un sommet majeur s'est formé à 1,0240. La cassure de la résistance qu'implique le retracement à 61,8% de la vente massive suggère un grand intérêt acheteur. D'autres résistances clés se trouvent à 0,9554 (plus bas du 16/12/2014) et à 0,9831 (plus bas du 25/12/2014). La paire peut rencontrer un support clé à 0,9170 (plus bas du 30/01/2015).