Nous présentons régulièrement les dernières actualités en provenance de la Banque centrale européenne (ou « BCE ») via nos analyses matinales. Ce matin, nous vous proposons de nous arrêter sur une véritable épée de Damoclès qui plane au-dessus de la BCE depuis mardi dernier.
En effet, la Cour de justice de l’Union européenne, comme le précise Le Monde, est en pleine procédure judiciaire contre la BCE. Cette procédure vise à valider, ou invalider, l’un des axes majeurs de la politique monétaire européenne annoncé par Mario Draghi. En l’occurrence : les opérations monétaires sur titres, ou « OMT ». Dans les faits, ce programme doit permettre à la BCE de racheter des portions de dette publique. La simple évocation de ce programme avait, fin 2012, permis à la BCE de mettre fin à la crise des dettes étatiques. Ces achats massifs n’avaient pas été déployés mais avaient tout de même renforcé l’image d’un Draghi « prêt à tout » pour sauver l’économie du Vieux Continent.
Que l’on se dise les choses : l’Allemagne voit d’un très mauvais œil ce programme, et ces équivalents permettant d’une manière indirecte à la BCE de financer les Etats européens. L’institution de Francfort s’est récemment de plus en plus éloignée de l’orthodoxie exigée par Berlin comme nous le rappelions ces dernières semaines. En réponse, le président de la Banque centrale allemande, Wolfgang Schäuble, n’a eu de cesse ces derniers temps de mitrailler médiatiquement la BCE. Un grand nombre d’économistes allemands se sont également alignés sur ces propos particulièrement acerbes, craignant que la BCE ne se transforme en « banque poubelle », une fois certains actifs pourris Grecs, Italiens, Espagnols et Français en sa possession.
En somme, si la Cour de justice de l’Union européenne invalide ce programme, l’une des plus redoutables (et surtout l’une des seules !) armes de Draghi disparaitra. La conséquence boursière sera immédiate : une violente baisse de l’euro. Logique. Reste à savoir si l’institution est prête à tirer une balle dans le pied de la zone euro. Rien n’est moins sûr, ce serait une logique suicidaire d’un point de vue monétaire. Mais aussi d’un point de vue psychologique envers les opérateurs boursiers et les investisseurs du monde entier. Néanmoins, la pression berlinoise peut être suffisamment forte pour que ce dossier fasse Pschitt. Au même titre que la valeur de l’euro. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce nouveau dossier explosif à 10h30 lors de notre Good Morning Market et à 15h15 pour notre traditionnel Live Trading.