La BCE met la pression sur la Grèce, les bancaires sont dans le collimateur des investisseurs
MARCHÉS ACTIONS
Dans un volume d’échanges de 4,4 milliards d’euros, l’indice phare parisien a réussi à terminer la séance en territoire positif. En effet, malgré les inquiétudes persistantes liées à la Grèce, le Cac 40 a terminé la séance à 4 696,30points, soit un mieux de +0,39% par rapport à son cours de la veille.
Hier soir, la Banque centrale européenne a indiqué qu’elle n’accepterait plus les obligations d’Etat grecques comme collatéral. Cette décision intervient pendant la venue en France du premier ministre grec, Mr Alexis Tsipras, qui essaye de trouver un arrangement avec l’Europe quant à la dette abyssale de la Grèce.
Les investisseurs porteront leur attention sur la rencontre très attendue entre le ministre des finances grec, Yannic Varouafakis et son homologue allemand, Wolfgang Schäuble. Pour cette séance, les principales places boursières européennes devraient ouvrir en baisse.
Les marchés américains ont souffert de cette annonce et ont subi l’aversion pour le risque des investisseurs. Ainsi, le Dow Jones s’est déprécié de près de 200 points mais a tout de même réussi à clôturer dans le vert avec un mieux de +0,04%. Les autres indices US n’ont pas réussi à terminer la séance en territoire positif. Ainsi, le S&P 500 termine à 2 055 points, soit un recul de -0,4% et le Nasdaq perd -0,23%.
Sur le front des annonces économiques, les investisseurs ont pris connaissance du recul des créations d’emploi pour le mois de Janvier. Celles-ci se sont établies à 213k lors de l'enquête ADP alors que le consensus établi par les analystes était de 223k, un autre facteur qui ne permet pas aux indices de continuer leur hausse.
FOREX
Sur la paire majeure du marché des devises, la monnaie unique européenne accuse le coup sur la fin de journée d’hier et vient toucher les 1.1330$ alors que la parité cotait au plus haut aux encablures des 1.1484$ au plus haut hier. En effet, les cambistes restent scrutés sur les avancées du dossier Grec. Hier, la Banque centrale européenne a annoncé sa décision de priver la Grèce d’un canal de financement, un régime dont bénéficiaient les banque grecques jusque-là, alors que le premier ministre Grec poursuit ses visites au travers des différents pays européens. Le billet vert reste fort malgré la statistique du taux d’emploi non agricole en baisse à 213 000 contre 225 000 attendu et 253 000 le mois dernier. Par ailleurs, la demande d’allocations chômage, attendu en forte hausse cet après-midi devrait peser sur le billet vert. Ce matin, la monnaie unique s’échange face à sa principale contrepartie pour 1,1366 $, en hausse de 0.27% depuis ce matin.
L’euro progresse également face à la livre sterling à 0,7478 pence de 0.11% après avoir baissé hier, tandis que le billet vert recule face à la devise britannique à 1,1.5198 dollars. Les cambistes resteront dans l’attente de la réunion de politique monétaire du Royaume-Uni, au cours de laquelle la BOE devrait maintenir à 0.50% son principal taux d’intérêt.
La devise nippone recule en début de journée face à ses principales contreparties, l’euro et le billet vert, et se négocie respectivement à 133.35 yens et 117,35 yens. Les investisseurs suivront aujourd’hui principalement les chiffres qui vont être publié outre-manche et outre-Atlantique. Par ailleurs, Vendredi sont attendus des chiffres importants susceptibles de faire varier le marché des devises : le taux d’emploi dans le secteur non agricole aux Etats-Unis et le taux de chômage du pays attendu stable à 5.6%, ainsi que des statistiques sur l’emploi au Canada.
MATIÈRES PREMIÈRES
Au chapitre des matières premières, l’incertitude domine, la volatilité sur le Brut léger américain hier a franchi un niveau jamais atteint depuis avril 2009.
Le contrat mars sur le WTI était de nouveau en baisse ce matin à $47.72 sur le Nymex. Hier soir le contrat a chuté brutalement de $4.60 à $48.45 après avoir tenté de rebondir. Le Brent, lui se détache complètement en gagnant 85 centimes à $55.01.
Le marché du pétrole n’a jamais été aussi volatile depuis près de 6 ans. L’indice de volatilité CBOE sur le WTI qui mesure les fluctuations des prix par rapport aux prix des options a clôturé hier à 62.73 mercredi, le plus haut niveau depuis avril 2009. Le pétrole a arrêté net son plus grand rallye en quatre jours depuis janvier 2009. Malgré la hausse accrue de la volatilité, les investisseurs continuent à parier sur un rebond en versant plus de 4 milliards de dollars dans les produits négociés en bourse au cours des quatre derniers mois.
La Société Générale indique que les statistiques publiées cette semaine aux Etats-Unis vont exercer de nouvelles pressions sur les prix de l'or noir. Le département américain de l'Energie a annoncé mercredi que les stocks de brut outre-Atlantique avaient atteint leur niveau le plus élevé depuis août 1982 lors de la semaine s'étant terminée le 30 janvier, après une hausse de 6,3 millions de barils. Les statistiques sur les stocks seront publiées dans l’après-midi.
Sur les métaux, l’or profite des tensions en Europe à propos de l’arrêt du financement des banques Grecques par la BCE. L’once d’or gagnait 0.4% ce matin à $1274.18 étendant ainsi son gain à 0.7% sur deux jours. Rappelons que l’or a grimpé de 7.7% cette année à cause en partie des préoccupations sur une sortie de la Grèce de la zone euro. Les investisseurs auront le dos tourné vers les demandeurs d’emploi aux Etats-Unis cet après-midi attendu en hausse.