Hier, les différents ministres des Finances de la zone euro se sont entretenus à Bruxelles pour tenter de désamorcer, une énième fois, le dossier grec. Pour rappel, Athènes a honoré hier l’un de ses engagements envers le FMI en lui versant environ 750 millions d’euros. Pour autant, le plus dur reste à faire. Aucun accord sérieux ne semble se distinguer et le temps presse, comme nous le rappelions dans nos précédentes analyses couvrant ce dossier explosif. Nous remarquons d’ailleurs son retour au sein de notre trame boursière, ce matin. Décryptage.
Un pas en avant, trois pas en arrière
Ce matin, les yeux des opérateurs boursiers sont à nouveau tournés vers Athènes. Et pour cause, aucune statistique de premier ordre ne pourra détourner l’attention des acteurs financiers aujourd’hui. D’autant que la réunion d’hier à Bruxelles n’a découlé sur aucune annonce majeure quant au dossier grec. D’un point de vue strictement diplomatique, les différents ministres des Finances européens ont tous salué les efforts consentis par Athènes quant au règlement de ses engagements. Les dernières actions du gouvernement Tsipras ont notamment visé à réquisitionner les trésoreries des entreprises publiques, des administrations et des collectivités locales en les versant intégralement à la banque centrale grecque.
Pour autant, les négociations n’avancent toujours pas. Même si les efforts sont salués, les problèmes de fond perdurent. Rappelons que sans accord majeur d’ici la fin du plan d’assistance internationale, le 30 juin, plus de 7,2 milliards d’euros dédiés à Athènes seront gelés. Entrainant de facto le pays en défaut de paiement. Pour tenter de désamorcer la situation, face aux concessions attendues par les partenaires européens, Tsipras a de nouveau proposé hier la possibilité d’un referendum national sur les réformes économiques à mener. L‘influent Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a estimé pour la première fois que cette hypothèse était envisageable.
Mais c’est un risque majeur pour la stabilité des marchés financiers et du système bancaire grec. L’intérêt central serait de rappeler la légitimité populaire de Tsipras en refusant certaines réformes attendues par les partenaires européens, par la voix de la rue. Pour autant, si ce scrutin peut permettre à Tsipras de revenir sur certaines de ses promesses électorales, il devrait surtout garantir des tensions exacerbées entre Athènes et Bruxelles. Pour l’heure, la zone euro estime que la Grèce sera solvable jusqu’à la fin du mois de mai : de quoi honorer ses obligations immédiates. Mais comme nous le verrons durant nos deux séances du jour, le dossier pèsera lourdement sur les craintes baissières, en ce qui concerne les indices européens. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France