MARCHÉS ACTIONS
Les indices américains n’ont pas réussi à inverser la tendance hier en clôture, et ont tous terminé dans le rouge, un rouge moins vif que pour leurs homologues européens, mais qui montre toutefois que la tendance reste préoccupante pour les marchés actions. Plusieurs raisons ont expliqué cette baisse généralisée ; Premièrement, les prix à la production ont largement surpris à la baisse, et ont reculé en septembre pour la première fois en un an, un signal négatif qui montre au marché que l’économie n’arrive pas à générer d’inflation. En effet, le manque d’inflation pousse les acteurs économiques à thésauriser dans le but d’être plus riche à l’avenir. Ce comportement est bien le contraire de ce qui pousse l’économie américaine, car son principale moteur reste la consommation. Ensuite, les ventes au détail ont baissé sur la même période alors même que les stocks des entreprises américaines ont augmenté moins que prévu en Août. Avec ce flux d’annonces négatives, Goldman Sachs en a rajouté une couche en révisant à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie américaine en tablant sur 3.2% de croissance de PIB contre 3.5% précédemment.
Dans ce contexte, l’indice Dow Jones a perdu 1.06% à 16 141,74 points après être passé un temps sous la barre symbolique des 16 000 points. L’indice élargi Standard & Poor's 500, bien plus large que le Dow Jones, a concédé 0,81% à 1 862,49 points. Enfin, le Nasdaq Compositea lâché 0,28% à 4 215,317 points. Même si les indices se sont tous repliés, on a noté tout de même un léger regain de confiance en toute fin de séance. La FED a annoncé dans son Livre beige que la croissance demeurait stable, malgré des signes de fragilité observés récemment.
Dans l’actualité des entreprises, American Express (NYSE:AXP), a fait état mercredi après clôture d'un bénéfice en hausse de 8,1% au troisième trimestre. Le chiffre d'affaires est pratiquement inchangé à 8,33 milliards de dollars. Du côté des valeurs européennes, Carrefour (PARIS:CARR) a publié jeudi un chiffre d'affaires de 21,08 milliards d'euros au troisième trimestre, avec une stabilisation de ses ventes en France malgré un contexte défavorable. Le groupe pharmaceutique suisse Roche (SIX:ROG) a fait état d'un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 5% à 11,78 milliards de francs suisses (9,8 milliards d'euros), légèrement supérieur au consensus Reuters qui donnait 11,57 milliards. Nestlé (SIX:NESN) a reconduit jeudi ses prévisions de résultats pour l'ensemble de l'année. Le chiffre d'affaires de la période janvier-septembre est ressorti à 66,2 milliards de francs suisses (54,8 milliards d'euros), à peu près conforme au consensus Reuters qui donnait 66,7 milliards. Enfin, Rémy Cointreau (PARIS:RCOP) a annoncé un chiffre d'affaires trimestriel en baisse de 5,5%, toujours plombé par ses ventes de cognac en Chine, et a confirmé tabler sur un retour à la croissance pour l'exercice.
Ce matin, les bourses asiatiques ont également déroché. Le Nikkei 225 affiche en clôture un recul de 2,22% à 14 738,38 points, touchant ainsi son plus bas niveau depuis cinq mois. L'indice élargi Topix a cédé pour sa part 2,30% à 1 195,50 points. Toutefois, les futures européens et américains tentent de se reprendre ce matin. A 30 minutes de l’ouverture, ils affichent une progression qui se situe entre 0.4% et 0.7% en Europe, et 0.2% en moyenne outre-Atlantique.
FOREX
Ce matin sur le marché des changes, les cambistes restent sceptiques quant à la politique monétaire des Etats-Unis. Après plusieurs jour de spéculation sur une hausse rapide des taux d’intérêts du pays, le billet vert a pâtit des chiffres décevant, parus hier aux Etats-Unis. Ces derniers ont en effet apparu plus bas que ce qui avait été prévu par le consensus, avec notamment une forte baisse des ventes de détail, ainsi que la chute des prix à la production pour le mois de septembre. La Fed pourrait donc finalement être amenée à retarder sa décision de relèvement des taux d’intérêts. Il semble également important de noter la forte baisse de rendement des bons du Trésor sur le marché obligataire, phénomène s’accompagnant souvent d’une chute de la devise qui y est liée.
Le dollar abandonnait donc du terrain face à la plupart de ses contreparties hier, et notamment face à la monnaie unique avec un glissement de près de 240 pips. Le bilan aurait pu être plus lourd si l’euro n’avait pas subi de nouveaux signaux d’inquiétudes quant à la santé économique allemande, témoin de la faiblesse de la reprise économique en zone Euro. Cette incertitude continue de peser sur l’Euro, bien que l’Allemagne ait su maintenir pour le mois de Septembre son taux d’inflation stable. Les investisseurs seront aujourd’hui attentifs à la publication en Europe de l’Indice des prix à la consommation, attendu à la hausse pour le mois de septembre.
La forte volatilité observée hier sur les marchés et plus particulièrement sur la devise phare du marché du Forex, a permis aux nombreux cambistes ayant décidé de shorter l’EURUSD d’encaisser leurs gains. Le cross s’échangeait donc ce matin aux encablures des $1,2794 pour un euro. Il faudra suivre aujourd’hui les chiffres de la production industrielle outre-Atlantique, ainsi que les nouvelles demandes d’allocations-chômage.
Outre-Manche, le Cable n’a pas su profiter des chiffres décevants aux Etats-Unis, bloqué par des publications sur l’emploi sans grands changements en Angleterre. Le cours du cross cotait ce matin aux alentours des $1,5980 pour une livre. Face à la monnaie unique, la livre sterling reprend son souffle, évoluant ce matin en légère hausse, après avoir glissé d’environ 90 pips hier. Le cross EURGBP s’échangeait à 8h30 à £0,8005 pour un euro.
En Asie, l’Aussie a perdu du terrain hier, porté par le premier partenaire économique de l’Australie, la Chine. Cette dernière a, en effet, montré une « volonté renouvelée » de laisser sa monnaie se renforcer, alors que cette dernière est très clairement sous-évaluée. Les banques chinoises ont par ailleurs accordé environ 857,2 milliards de yuans de nouveaux prêts, contre 703 milliards de yuans lors de l’exercice précédent. Le cours du cross USDAUD évoluait donc en légère hausse ce matin, à 1,1406 dollars australiens pour un dollar US.
MATIÈRES PREMIÈRES
Au chapitre des matières premières, la spéculation sur la surabondance du Brut léger américain fait descendre encore le prix du baril. Le WTI s’est effondré de $1.22 à $80.56 le baril, un nouveau plus bas depuis juin 2012. Les volumes échangés sont comme hier supérieurs à la moyenne, ce qui accentue le caractère prononcé de la baisse. Le Brent a perdu 87 centimes soit 1% à $82.91. La prime se réduit donc alors à $2.21 par rapport au WTI.
Sur les statistiques, les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté encore de 10.2 millions de barils la semaine dernière. La production américaine est toujours stimulée par les techniques d’extraction de fracturation de roche et aucun ralentissement n’est pour le moment annoncé. En totalité, ils ont augmenté à 364.1 millions de barils la semaine dernière alors que les derniers chiffres sur la production en début du mois affirmaient une production accrue sur une moyenne de 8.88 millions par jour. La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 650 000 barils par jour cette année, c’est une réduction de 250 000 barils par rapport à la prévision antérieure. Certains analystes nous indiquent que le niveau des $80 est un seuil psychologique qui ne sera pas franchi, cependant pour l’instant aucun chiffre ne va dans le sens d’une remontée des prix du pétrole et les volumes sont toujours importants.
En réponse, aux mauvaises statistiques américaines hier, l’once d’or redécolle grâce à la chute du dollar. Les investisseurs attendaient trop de la reprise américaine et ont été déçus. Le contrat décembre sur l’or se négociait ce matin à $1240.70 l’once avec un pic hier à $1250.3. L’argent cotait à $17.46 une once ce matin par rapport à $17.47 hier. Le platine lui a perdu 0.6% à $1254.12.