Marchés Actions :
Sur les marchés actions, les principaux indices mondiaux ont terminé la séance de vendredi en territoire négatif. À la suite de la chute vertigineuse du Nasdaq jeudi dernier de près de 3,1%, les investisseurs se sont une nouvelle fois interrogés sur une possible surévaluation des valeurs technologiques en ce début d'année. Le mouvement a été tel qu'il s'est répercuté sur l'ensemble des marchés actions qui ont, rappelons-le, atteint des plus hauts ces derniers mois malgré des indicateurs macroéconomiques souvent en demi-teinte. Cette crise de confiance a continué de peser sur la séance de vendredi, tandis que les investisseurs restaient inquiets de la situation russo-ukrainienne. Dans ce contexte, les derniers catalyseurs ont eu des difficultés à être considérés: les prix à la production aux Etats-Unis ont effectué pourtant un bond surprise en mars, tandis que la confiance des consommateurs a progressé en avril. En Europe, les nouvelles ont été moins encourageantes avec le ralentissement de l'inflation allemande de 1% en mars qui a relancé le débat du spectre de la déflation en zone euro. Dans ce contexte, le Dow Jones a terminé sur les 16 026,75 points en baisse de 0,89%. Le S&P 500 a perdu 0,95% à 1 815,69 points. Le Nasdaq de son côté a pour la première fois depuis le 3 février dernier terminé sous le seuil des 4 000 points sur les 3 999,73 points en cédant 1,34%. Auparavant en Europe, le CAC 40 a également chuté de 1,08% à 4 365,86 points. Le FTSE s’est effondré de 1,21% à 6 561,70 points et le Dax allemand de 1,47% à 9 315,29 points.
En Asie, les inquiétudes quant à une possible bulle sur le secteur des technologies et l’escalade des tensions en Ukraine ont amené le Nikkei, sur un plus bas niveau depuis le 9 octobre dernier à 13 385,22 points en cours de séance. Bien qu’un mouvement d’achat sur des valeurs phares ait limité les pertes, la Bourse de Tokyo a finalement perdu 0,36% à 13 910,16 points. Le Topix, plus large, a cédé 0,12% à 1 132,76 points.
Ce lundi nous attendons une nouvelle fois les principales Bourses européennes et américaines en repli à l’ouverture. L’ONU s’est réuni d’urgence tandis que les tensions en Ukraine sont montées d’un cran dans l’Est du pays ces derniers jours, ce qui devrait peser sur la première séance de la semaine. Les investisseurs pourront toutefois suivre les publications des ventes de détail et les stocks des entreprises aux Etats-Unis ainsi que les chiffres de la production industrielle en zone euro.
Forex :
Sur le marché des changes, la monnaie unique a réussi à consolider face au billet vert lors de la séance de vendredi, ce dernier n’ayant pas su profiter des bons indicateurs américains publiés en séance, à l’instar de la confiance des consommateurs, au plus haut depuis neuf mois, ainsi qu’une hausse plus forte que prévu des prix à la production. Cette tenue de la monnaie unique face au dollar américain s’explique notamment par l’effacement récent des hypothèses quant à une hausse anticipée des taux directeurs américains et quant à la mise en place d’un programme d’assouplissement monétaire en zone euro. Ces deux leviers, s’ils avaient été confirmés, auraient pu redonner quelques couleurs au billet vert face à la majorité de ses devises de contrepartie, dont l’euro, mais les minutes de la dernière réunion du FOMC ont effacé cet espoir affiché par la plupart des opérateurs. Parallèlement à cela, les rendements des bons du Trésor américains ont baissé la semaine passée, ce qui a eu un impact direct sur la devise américaine.
Ainsi, sur l’ensemble de la séance, la parité EURUSD a affiché une tendance quasi atone, abandonnant un tout petit 0,01%, à 1,3882 dollar à la clôture, et ce, après quatre semaines de hausse consécutives et ayant même touché sa résistance majeure des 1,39 dollar en séance.
Les perspectives peu encourageantes quant à un nouvel assouplissement du programme de rachat d’actifs de la part de la Fed ont apeuré quelque peu les cambistes, qui se sont orientés vendredi vers des devises plus rémunératrices, dont la monnaie unique, qui s’est renforcée face à la majorité de ses devises de contrepartie. Ainsi, les cross EURGBP et EURJPY progressaient respectivement de 0,28% et 0,08%, à 82,95 pences et 141,07 yens à la clôture vendredi. Pour finir, nous noterons également des mouvements notoires sur la devise helvétique qui, considérée comme valeur refuge, a connu la semaine dernière un rallye marqué de la part des cambistes, en cette période d’incertitude globale au niveau macro-économique. Ainsi, sur la seule journée de vendredi, le cross EURCHF abandonnait 0,17%, à 1,2146 franc suisse. Même tendance face au dollar mais dans une moindre mesure, la paire USDCHF ayant lâché 0,06%, à 0,8763 franc suisse.
Matières premières :
Au chapitre des matières premières, le WTI et le Brent évoluent en territoire positif ce matin après un weekend marqué par le regain de tensions entre l’Ukraine et la Russie, ce qui pourrait perturber l’approvisionnement énergétique en Europe. La Russie a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies suite à l’affrontement entre les forces armées ukrainiennes et des hommes armés pro-russes dans la ville orientale de Slovyansk. Rappelons que la Russie est le plus gros pays exportateur d’énergie au monde. Un arrêt de l’approvisionnement en or noir et gaz naturel en Ukraine pourrait avoir de graves conséquences. Le Premier ministre Libyen, Abdullah Theni, a démissionné de son poste suite à une attaque de son quartier résidentiel, pendant que ce pays, membre de l’OPEP, tente de restaurer ses livraisons de pétrole.
Du côté des métaux précieux, on évolue dans le vert ce matin. L’or engrange 0,68% à 1 327,45$, tout comme l’argent qui progresse de 0,28% à 20,05$. Le possible ralentissement du programme de rachat mensuel d’obligations envisagé par la FED si la situation le nécessite, a profité à l’or. De plus, l’escalade des tensions en Ukraine inquiète les investisseurs. Les minutes de la FED ont contribué à cette forte progression de l’or la semaine dernière. Les Etats-Unis et les pays européens mettent en garde la Russie contre une invasion de territoires ukrainiens et menacent de prendre de nouvelles sanctions économiques. Le platine et le palladium grimpent respectivement de 0,63% et 1,04% à 1 467,00$ et 813,25$. Le palladium s’échange à son prix le plus élevé depuis Août 2011, s’envolant de 13% depuis le début de l’année, alors que le conflit russo-ukrainien pourrait perturber l’approvisionnement de palladium auquel s’ajoute toujours la grève en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud et la Russie sont les deux plus gros producteurs mondiaux.