Les premiers de la classe sont estimables, mais les cancres sont plus aimables !
Wolfgang Schaüble devrait en prendre de la graine : certes, l’orthodoxie budgétaire peut vous valoir le compliment poli des marchés (comme on complimente par tradition le premier de la classe), mais les marchés – un peu comme les adolescentes – préfèrent les rebelles, les canailles sympathiques, les cancres, les tricheurs…
Regardez comment les marchés se pâment comme des gamines devant le fiasco des Abenomics : le gouvernement japonais – comprenez Shinzo Abe – est déterminé repousser de 2 ans et demi la hausse de la TVA de 8 à 10% (d’avril 2017 à fin 21019).
Le déficit budgétaire nippon qui atteint déjà 6,7% du PIB (soit 2 fois celui de la France) devrait continuer d’exploser et cela euphorise littéralement la bourse de Tokyo (le Nikkei s’est envolée ce lundi de +1,4%, au-delà des 17000)… à moins que ce ne soit un coup de chapeau saluant la seconde baisse consécutive des ventes de détail.
L’économie nippone est tellement en panne de croissance, d’inflation et de consommation que Tokyo bruisse déjà de rumeurs du genre « Shinzo Abe et Aruhiko Kuroda vont frapper un grand coup : la prochaine étape, c’est le largage de la monnaie hélicoptère ».
Mais l’échec des Abenomics est tellement radical que même une escadrille d’hélicoptères façonApocalypse Now ne suffira pas à relancer l’économie nippone.
Cela risque en revanche de devenir le Fukushima du yen, lequel pourrait devenir aussi toxique que du plutonium privé de liquide de refroidissement.