L’obligation BASF (ETR:BASFN) d’une durée résiduelle de cinq ans s’échange sur le marché secondaire aux alentours de 88% du nominal, alors qu’elle cotait encore à plus de 105% il y a un an (voir graphique). Son rendement avoisine 3,4%
Cette obligation émise par l'un des leaders mondiaux de la chimie est libellée par coupures de 1.000 euros. Elle est notée dans la catégorie « Investment grade », comme l’illustre le rating « A » chez Standard & Poor’s et « A3 » chez Moody’s.
Fait remarquable : les prix actuels, bien en deçà du pair, rendent l’obligation fiscalement attractive pour l’investisseur résident belge, puisqu’une partie du rendement est non imposé. En effet, les plus-values réalisées lors de la vente ou du remboursement de la valeur ne sont pas grevées par l’impôt.
Taux d’intérêt et gaz russe
L’explication du niveau actuel des prix est à chercher du côté de la remontée des taux d’intérêt, ce qui a eu pour effet de pousser les cours à la baisse et, en corollaire, propulser mécaniquement les rendements vers le haut.
Mais, le géant de la chimie, l’un des plus gros consommateurs de gaz d’Allemagne, est également sujet aux incertitudes sur l’approvisionnement en gaz russe conséquence de la guerre menée par Vladimir Poutine à l’encontre de l’Ukraine.
Le fleuron industriel allemand se déclarait toutefois confiant sur sa capacité à pouvoir continuer à faire tourner ses usines, même en cas de rationnement, mais alors à charge réduite, selon des déclarations du patron du groupe, Martin Brudermüller, tenues en marge de la publication des résultats trimestriels en juillet dernier.
Optimisme prudent
Le groupe de Ludwighafen avait à cette occasion relevé ses prévisions de chiffre d’affaires et de résultats, fort de sa capacité à répercuter sur ses clients les hausses de prix de l’énergie et des matières premières, « dans la plupart de ses segments d’activité », selon un communiqué du groupe.
Un optimisme teinté de prudence cependant, en regard de la guerre en Ukraine et de son impact sur les prix de l’énergie et des matières premières et de la disponibilité de ces dernières, en particulier en Europe. L’entreprise chimique a aussi pointé les risques pouvant découler de l'évolution future de la pandémie de coronavirus et des nouvelles mesures visant à contenir le nombre d'infections. Quant au ralentissement économique, BASF y fait face par des mesures de réduction des coûts, a encore fait savoir le groupe chimique.
Près de 79 milliards d’euros de chiffre d’affaires
BASF déploie ses activités dans six segments : les produits chimiques, les matériaux, les solutions industrielles, les technologies de surface, la nutrition et soins et les solutions pour le secteur de l’agriculture. L’entreprise allemande qui emploie 111.000 personnes a réalisé un chiffre de 78,6 milliards d’euros en 2021, sur base des dernières données annuelles disponibles. Elle est cotée à la bourse de Francfort, où sa capitalisation boursière avoisine 37,5 milliards d’euros.