Chaque jour l’équipe d’Oblis revient sur l’évolution d’une obligation depuis son placement sur le marché primaire. Ce mardi, nous avons épinglé l’emprunt Solvay (BRU:SOLB) Finance SA d’une durée résiduelle de… 89 ans.
Solvay Finance SA, une structure financière du groupe chimique Solvay, a émis cette obligation en 2006. Elle lui avait permis de lever 500 millions d’euros par coupures de 1.000 euros.
Coupon fixe puis flottant
L’emprunt présente des caractéristiques un peu particulières puisqu’au-delà de sa très longue échéance ou encore d’un rang de subordination élevé, le coupon est fixe puis flottant.
Le porteur de l’obligation peut compter sur un coupon de 6,375% jusqu’au 2 juin 2016. A cette date, l’émetteur dispose de la faculté de rembourser sa dette (par anticipation) à 100% du nominal. Si Solvay Finance SA n’exerce par ce droit de rachat (« call »), le coupon deviendra flottant et correspondra au taux Euribor à trois mois augmenté d'une prime fixe de 3,35%. Les conditions à l’émission prévoient ensuite une option de rachat à chaque date de paiement des coupons suivants.
Le rang de subordination se reflète dans le rating : « BBB- » chez Standard & Poor’s, deux crans de moins que la note « BBB+ » attribuée au groupe lui-même. Les notes restent malgré tout dans la catégorie « Investment Grade ».
L’investisseur qui est positionné sur cet emprunt court le risque de voir cet emprunt racheté par Solvay au mois de juin prochain. Le prix d’exercice du call est fixé à 100% du nominal. Actuellement, les derniers prix sur le marché secondaire sont de 103,74%, soit un rendement de 2,265% jusqu’en juin 2016.
Passage à vide fin 2008
L’emprunt a connu un passage difficile fin 2008, début 2009, tombant à près de 64% du nominal. L’avertissement de Solvay sur résultats 2008 et les contrecoups de la conjoncture économique mondiale nourrissaient alors une certaine méfiance des investisseurs à l’égard de Solvay.
Depuis lors, le groupe chimique a connu plusieurs années de transition. Il a revendu en septembre 2009 sa division pharmaceutique à l’américain Abbott pour 5,2 milliards d’euros. Quelques années plus tard, en avril 2011, il a racheté le français Rhodia pour 6,6 milliards d’euros, créant un leader mondial du secteur de la chimie. Plus récemment, Solvay et le Suisse Ineos ont obtenu le feu des autorités européennes pour créer leur coentreprise dans les chlorovinyles.
Solvay a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 10,21 milliards d’euros. Il emploie 26.000 collaborateurs, dispose de 19 sites industriels et d’une présence dans 52 pays. Le groupe dirigé par Jean-Pierre Clamadieu se plaît à souligner qu’il réalise 90% de son chiffre d’affaires dans des activités où il figure parmi les trois premiers groupes mondiaux.
Solvay est présent en Europe (34% du chiffre d’affaires), en Asie-Pacifique (32%), en Amérique du Nord (23%) et en Amérique latine (11%).