Chaque jour l’équipe d’Oblis épingle une obligation et revient sur son évolution depuis son placement sur le marché primaire. Ce mercredi, nous analysons l’emprunt Sprint Corp. d’une maturité égale au 15 juin 2024 et au coupon de 7,125%.
Le troisième opérateur de télécom aux Etats-Unis, après AT&T et Verizon, a émis cette obligation il y a un peu plus d’un an. Son coupon a été payé le 15 juin dernier, ce qui permet d’épargner au maximum les intérêts courus. La coupure de négociation s'élève à 2.000 dollars pour une taille émise de 2,5 milliards.
L’obligation, qui figure au rang d’emprunt senior non sécurisé, bénéficie d’un rating « B+ » chez Standard & Poor’s. Elle évolue également dans la catégorie « High Yield » chez Moody’s, avec une notation à « B2 » depuis la mi-décembre, date à laquelle l’agence a réduit l’ensemble des notations attribuées à l’entreprise.
« Notre action sur le rating reflète nos estimations selon lesquelles les défis concurrentiels auxquels fait face Sprint et la capacité limitée de ce dernier à y répondre vont mener à une période très faible de résultats et de cash-flow », expliquait Moody’s dans une note de recherche datée du 17 décembre. L’agence s’inquiétait également de la détérioration de la position de liquidité de l’entreprise.
Avertissement sur résultats
La décision de Moody’s intervenait quelques semaines après l’annonce par Sprint d’un avertissement sur ses résultats annuels. La révision à la baisse du bénéfice avait incité alors certains investisseurs à vendre leur obligation. L’emprunt était alors tombé jusqu’à 89% du nominal fin de l’année dernière. Depuis, il n’a jamais réussi à re-passer au-dessus du pair. Actuellement, il faut compter sur un prix de 93,60% du nominal, soit un rendement de 8,15%.
Marché concurrentiel
Sprint appartient à l’opérateur téléphonique nippon Softbank qui l’a racheté en 2013 pour 20 milliards de dollars. La compagnie américaine est confrontée à une concurrence acharnée dans un marché proche de la saturation. Les baisses des prix et les promotions sont les principaux moyens pour gagner de nouveaux clients. Sprint a ainsi gagné 1,2 million de nouveaux abonnés au cours du dernier trimestre de son exercice 2014 clôturé le 31 mars, mais son chiffre d’affaires a reculé sur la même période de 6,7% sur un an à 8,3 milliards et sa perte nette s’est creusée à 224 millions de dollars.
A noter que Sprint a été récemment condamné par un tribunal du Nebraska à payer 30 millions de dollars à la société Prism Technologies. Cette dernière accusait l’opérateur télécom de violer certains brevets relatifs à la sécurité dont elle revendique la propriété.