Le cartel des pays producteurs de pétrole doit se réunir dans les prochaines heures. Suite à la chute de plus de 30% des prix du brut que nous analysions ces derniers mois via nos analyses quotidiennes et mensuelles, notamment en évoquant l’accord historique mais « discret » entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite visant à torpiller l’Iran et la Russie, les prix pourraient stopper, rapidement, leur chute. Pour quelle(s) raison(s) ?
Affaiblir la Russie et l’Iran a un coût. Les pays producteurs de l’Opep ne souhaitent plus, tous ensemble, payer la facture imposée par l’Arabie Saoudite qui a elle seule a un pouvoir décisif sur les prix du brut. En d’autres termes, nous allons assister à une réunion de l’Opep sous très, très haute tension. Les douze pays-membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole vont créer l’évènement : il s’agit tout simplement de la rencontre la plus importante de ces dernières années, pour le secteur pétrolier. Au-delà des enjeux stratégiques, la croissance mondiale sera en partie impactée par le prix fixé entre les grands acteurs mondiaux.
Pour rappel, le prix du Brent est récemment tombé sous les 80$ à Londres. Celui du WTI a chuté sous les 75$ à New-York. Une forte tendance baissière, donc, sur laquelle nous insistions auprès de nos clients ces derniers mois. L’Opep est donc appelée par les marchés financiers à réduire son plafond pour stopper, si ce n’est au moins freiner, cette chute. A ce stade, le plafond est fixé à 30 millions de barils par jour depuis février 2011. La production mondiale est en réalité de 90 millions de barils par jour, en moyenne, sur la même période.
Au moment où les Etats-Unis deviennent un exportateur un pétrole (grâce aux gaz/pétroles de schiste), Riyad n’est clairement pas prête à réduire sa production. L’accord qui lie les deux pays rendra littéralement explosives les négociations qui vont se tenir au sein de l’Opep pour modifier ce plafond. Même si ces négociations venaient à échouer, pour les raisons géopolitiques précédemment évoquées, nous ne tablons pas sur une poursuite de la baisse sous le cap symbolique (et extrême) des 70$ le baril de brut. En effet, entre 70 et 75$ le baril, bon nombre de productions seraient arrêtées au niveau mondial (car jugées trop peu rentables), entrainant un rebond mécanique du prix de l’or noir. Un rebond légitime et logique jusqu’à 80/85$.