Un contexte négatif
Un plan de relance économique semble désormais indispensable en Chine. Le colosse aux pieds d’argile vient en effet d’enregistrer une nouvelle baisse de son PMI manufacturier : un indicateur primordial pour juger la contraction ou l’expansion de l’industrie (ou des services) d’un pays. En l’occurrence, en s’installant sous le cap symbolique médian de 50 (à 48), et sous l’attente du marché (fixée à 48,1), la deuxième puissance économique mondiale confirme son ralentissement économique. Cette crainte fait partie des dossiers récurrents qui agitent les opérateurs boursiers. Globalement, la trame de fond de cette séance est donc négative pour les indices européens puisque, depuis quelques minutes, nous savons que le PMI manufacturier allemand est également en recul à 53,7 contre un précédent résultat de 53,8.
Par ailleurs, les risques déflationnistes pour la zone euro que nous rappelions dans notre analyse d’hier (voir ci-dessous) demeurent particulièrement présents pour la séance en cours. En effet, l’inflation n’a progressé que de 0,5% sur un an, contre une attente de 0,6% et un précédent résultat de 0,7%. Enfin, la Présidente de la Réserve fédérale américaine Janet Yellen a plaidé hier en faveur d’une poursuite de la politique accommodante en soutien à l’économie US. De quoi accentuer les craintes d’un ralentissement économique généralisé. Selon Mme. Yellen, l’amélioration du marché semble toujours insuffisante pour que la première puissance économique mondiale retombe sur des niveaux de chômage « acceptables ». En somme, la trame de fond de la séance en cours semble donc plutôt sombre. A suivre dans les prochains échanges !
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement autour des 1 287$ l'once. En D1, le RSI (14) évolue à proximité de sa zone de survente (le niveau des 30). Si les récents mouvements de la valeur sont grandement liés aux craintes soulevées par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine, précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions, à nouveau, un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 299$. En dessous de ce niveau, les cibles envisageables à la vente se situent à 1 272$ et à 1 260$. En scénario alternatif, donc au-dessus de ce point pivot situé à 1 299$, nous tablons sur des cibles à 1 307$ et à 1 320$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 299$) sert de résistance, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un fort biais baissier, en ciblant particulièrement les 1 272$. Nos précédentes analyses sur l’or ont largement porté leurs fruits à l’occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la troisième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au troisième « tapering », ce montant mensuel est de 55 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers justifiant auprès des opérateurs boursiers les niveaux historiques récemment atteints par les indices occidentaux. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablons sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.