Éclaircie dans le ciel du groupe Rickmers. Le transporteur maritime a enfin bouclé les négociations sur la réorganisation d’emprunts bancaires existants. L’information a provoqué un bond des obligations sur le marché secondaire.
L’emprunt d’une maturité égale au 11 juin 2018 et d’un coupon de 8,875% est actuellement disponible à 95% du nominal. Il fallait encore compter sur des prix de 80% avant l’annonce de l’accord signé avec le consortium bancaire. Son rendement atteint 8,45%. La coupure de négociation est de 1.000 euros pour une taille émise de 200 millions.
Étape importante
L’accord conclu par la compagnie allemande porte sur des crédits bancaires d’une valeur de 1,28 milliard d’euros. Pour Rickmers, il s’agit d’une étape importante dans sa stratégie de recapitalisation.
Concrètement, la société de transport maritime a augmenté la maturité de prêts existants de trois années supplémentaires jusqu’en 2018. Au passage, le consortium bancaire est réduit à sept établissements financiers contre douze précédemment.
Rickmers a également révisé certaines clauses de ses contrats crédits, à l’instar d’une ancienne « clause de limitation de l’investissement » qui empêchait Rickmers d’investir plus de 10 millions de dollars par an. Ces covenants bancaires ont été remplacés par des dispositions permettant à l’entreprise de saisir d’éventuelles opportunités de croissance.
Le groupe souligne par ailleurs qu’il a « avancé de manière significative au niveau des préparatifs pour l’extension et le renforcement de ses fonds propres, avec pour objectif d'accroître la portée du financement interne destiné à la croissance à long terme. »
Soulagement
L’accord conclu avec le consortium bancaire est un soulagement. Si l’incertitude sur l’issue des négociations pesait sur les prix sur le marché secondaire, elle avait aussi incité l’agence Credit Reform AG à dégrader la note attribuée à la société mère du groupe. Celle-ci bénéficie depuis novembre dernier d’une note « CCC » (risque substantiel de défaut de paiement), contre « B » jusqu’alors.
L’accord signé ne doit pas occulter la conjoncture toujours maussade dans le secteur d’activités de Rickmers, ce qui se reflète dans la prime de risque exigée par le marché. Les investisseurs le savent, avec un rendement de plus de 8%, l’emprunt reste clairement spéculatif.