Allez, champagne pour tout le monde, c’est la BCE qui rince ! Le QE est étendu jusqu’à fin 2017 – au-delà si nécessaire – même si son format est quelque peu réduit, de 80 à 60 Mds€ par mois. Il s’agit donc de rallonger de soit +540 Mds€ entre mars et décembre.
La phrase clé n’a donc pas été « poursuite des rachats jusqu’en décembre » mais la « au-delà si nécessaire ».
Autrement dit, le QE devient potentiellement éternel. Les marchés sont placés sous morphine monétaire sans limite de maintien du traitement, l’organisme étant réputé supporter cette mise sous perfusion indéfiniment, voire encaisser des doses plus fortes de toute façon.
La BCE ne nous annonce pas une convalescence de l’EuroZone mais bien son placement en unité de soins palliatifs !
Oui, planche à billets no limit… jusqu’à ce que « le Conseil des gouverneurs constate un ajustement durable de l’inflation avec sa cible », ce qui induit que pour l’heure, la trajectoire n’est toujours pas conforme au scénario prédit lors du lancement du QE il y a déjà 18 mois.
Mais attendez un peu…
Et si jamais l’inflation se redresse à 1,5% d’ici mars 2017 (phénomène de contamination provenant des Etats-Unis, frappés par une tension des taux liée au dérapage des salaires) ? et si elle tend vers 2% d’ici 6 mois ? Que fait la BCE ?
Elle remonte son taux directeur ? Elle continue d’injecter et d’alimenter l’inflation des bulles d’actifs ?
Autant de questions auxquelles Mario Draghi va devoir répondre !