La situation reste plus que difficile pour Rickmers. L’armateur basé à Hambourg est touché, comme ses concurrents (Maersk, CMA-CGM…), par la baisse des prix dans le secteur du transporteur maritime, laquelle a déjà eu raison de certains acteurs, à l’instar du sud-coréen Hanjin.
Le ralentissement économique mondial et une offre excédentaire expliquent la tempête traversée par le secteur depuis plusieurs mois. Pour certains observateurs, il s’agit de la pire crise depuis 60 ans pour le segment.
Les derniers résultats trimestriels publiés par Rickmers en portent les stigmates. Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires du groupe a plongé de 15% en rythme annuel à 373,6 millions d’euros. Le résultat opérationnel a dégringolé de 31% à 136,8 millions et la perte nette s’est creusée à 198,7 millions (-94,2 millions il y a un an).
Les perspectives ne sont guère réjouissantes. Le groupe Rickmers, qui ne voit aucun signe de reprise de la conjoncture économique globale, prévoit un résultat d'exploitation pour 2016 considérablement inférieur à celui de 2015.
Face à cette situation, le groupe a pris une série de mesures pour préserver ses liquidités et sa situation financière. Elles passent notamment par la restructuration de prêts bancaires et du financement de certains navires.
Rickmers a également dénoué les liens avec Rickmers Maritime Singapore. Depuis le 17 octobre, il en est désormais seulement actionnaire, à hauteur de 34,2%, comme il l’a précisé lors de la présentation de ses résultats trimestriels. Un bon timing puisque Rickmers Maritime Singapore a fait défaut la semaine passée, sur le paiement du coupon de son emprunt échéant en 2017.
Rickmers a toutefois précisé que cela n’aura aucune conséquence pour lui, les deux groupes ayant des sources de financements clairement séparées. Et sur le plan opérationnel, Rickmers ne fournit « qu’un volume insignifiant de services maritimes pour les navires exploités par Rickmers Maritime ».
Côté obligataire, l’obligation Rickmers Holding GmbH (8,875% - 2018) est plus que jamais dans le creux de la vague, comme en témoigne un cours indicatif acheteur de... 10 à 15% du nominal. Un niveau très inquiétant.