Dilma Rousseff réélue sur le fil, le point sur le réal brésilien et les obligations Petrobras
L’annonce de la victoire de Dilma Rousseff à la présidentielle a fait plonger la bourse de Sao Paulo. Durant la campagne d’entre-deux-tours, les marchés avaient clairement montré leur préférence pour Aécio Neves, le candidat du Parti de la social-démocratie brésilienne.
Dilma Rousseff aura finalement été réélue avec 51,6% des suffrages exprimés, contre 48,3% pour son adversaire. Il s'agit du score le plus étriqué depuis la première élection présidentielle au suffrage direct en 1989, après la dictature militaire qui avait fait rage entre 1964 et 1985.
Dès l'annonce des premiers sondages donnant la présidente sortante victorieuse, le réal brésilien a décroché et se traite désormais à 3,20 pour un euro, contre 3,10 à la veille du scrutin. La bourse de Sao-Paulo abandonnait quant à elle jusqu'à 6% en cours de séance ce lundi. Les investisseurs semblent tenir comme responsable de la récession la chef de l’Etat et sa politique économique. Ils pointent également du doigt son interventionnisme dans la gestion des grandes entreprises publiques ainsi que les scandales de corruption impliquant le parti présidentiel.
"Tous les ingrédients étaient réunis pour une victoire de l’opposition", soulignait dans les colonnes de Libération Chantal Rayes, correspondante à Sao Paulo, qui évoquait l’usure du pouvoir, l’économie en berne ou encore le manque de charisme de la présidente sortante. Celle-ci avait même été jusqu'à suspendre la publication d’indicateurs sociaux avant les élections, par crainte de compromettre ses chances, explique Chantal Rayes.
En laissant entendre qu’Aécio Neves démantèlerait les politiques sociales et en agitant le spectre d’un retour à l’austérité en cas de victoire de son adversaire, Dilma Rousseff aura finalement réussi à mettre hors-jeu Aécio Neves.
Les obligations Petrobras en hausse, le réal en baisse
Sur le marché obligataire, les emprunts Petrobras (SA:PETR4) sont en hausse alors que l’action de la première compagnie pétrolière publique a décroché de plus de 13% ce lundi. Pour ne citer qu'elle, l'obligation d’une maturité égale au 27 janvier 2041 se traite au-dessus des 104%, contre 102% fin de la semaine passée. Les investisseurs obligataires sont peut-être rassurés de voir la présidente socialiste rester au pouvoir et mener une politique favorable pour les entreprises à consonance publique. Le rendement est supérieur à 6% sur base d’un coupon fixe de 6,75%. L’obligation est notée « BBB-» chez Standard & Poor’s et est disponible par coupures de 2.000 dollars.
En ce qui concerne les obligations émises en réals brésiliens, les rendements dépassent allègrement les 9% à très courte échéance. C’est notamment le cas de l’emprunt de la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (5,50% - 16/10/2015). Elle se négocie actuellement à 96,30% du nominal. Son coupon annuel vient d’être détaché, de quoi limiter les intérêts courus.