Hier, l’anxiété des investisseurs était perceptible à propos des valeurs bancaires européennes, l’indice Stoxx 600 des banques accusant un net repli, du fait de l’approche de la publication des tests de résistance par l’Autorité bancaire européenne. A cet égard, le focus se portera sur la Deutsche Bank (DE:DBKGn), qui fait l’objet d’une crainte croissante des investisseurs du fait de sa forte exposition aux dérivés et, bien-sûr, sur les banques italiennes. Le montant total des prêts non performants en Italie atteint environ 400 milliards d’euros, soit 20% du PIB italien, mais il est important de rappeler que seulement 10% de ce montant est vraiment problématique. Sortir du système des créances douteuses n’est pas difficile. La France l’a magistralement fait dans les années 90 en créant une structure de défaisance pour gérer les actifs du Crédit Lyonnais. Le vrai souci dans le cas italien, c’est que les divergences de vue entre Rome et Bruxelles ont entraîné un pourrissement de la situation qui inquiète désormais les marchés. Cependant, le problème italien n’est en rien nouveau. Il y a trois ans de cela, la situation n’était guère plus saine. Le scénario noir pour l’Italie serait qu’une solution pour les banques ne soit pas trouvée rapidement et que s’ajoute à ce facteur de risque un retour de l’instabilité politique dans le pays en cas de défaite de Matteo Renzi au référendum italien organisé en octobre prochain. On aurait, alors, le cocktail idéal pour créer une panique sur le marché.
Les derniers faits marquants :
Stabilité du marché du travail en Allemagne, avec un taux de chômage inchangé en juillet par rapport à juin, s’établissant à 6,1%. Le Brexit et la crise des migrants ne semblent pas, au moins pour le moment, avoir un effet notable sur l’économie outre-Rhin.
En outre, la confiance économique dans la zone euro suit une tendance positive avec un raffermissement en juillet à 104,6 points, soit une hausse de 0,2 point par rapport au mois précédent selon les données de la Commission européenne. Les progressions les plus fortes concernent l’Italie (+0,4) et l’Allemagne (+0,2). La situation est plus complexe en France où l’indice enregistre un recul de -0,4.
Enfin, taux de chômage également inchangé au Portugal au mois de juin avec un chiffre qui est ressorti à 11,2%. Le chômage des jeunes de moins de 25 ans demeure élevé bien qu’en repli, à 27,2% contre 28,1% précédemment.
A suivre aujourd'hui :
La séance sera surtout marquée par la publication de l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan. Au mois de juillet, le consensus table sur une hausse à 79,5 contre 77,1 précédemment. Si ce chiffre est confirmée, cela irait dans le sens de la FED qui a souligné dans son communiqué une bonne tenue de l’économie américaine, et notamment des dépenses des ménages. On notera également le discours de Williams, membre du FOMC, à 15h30, heure française, et celui de Kaplan à 19h, mais il devrait s’agir de non-évènements. La banque centrale américaine doit attendre d’avoir plus de données statistiques concernant les mois de juillet et d’août pour prendre une décision concernant une possible hausse des taux en septembre.
Les chiffres britanniques du jour (crédit à la consommation et masse monétaire M4) concernant le mois de juin, ils auront un impact marginal sur la tenue des bourses. Les investisseurs ont bien compris qu’il y aura un fort décalage économique entre le T2 et le T3 du fait du résultat du référendum de juin. Tout indique un net ralentissement de l’économie en juillet qui pourrait ouvrir la porte à une baisse des taux de la BoE lors de sa réunion du 4 août. Le consensus de marché table sur une baisse de 25 points de base. Dans tous les cas, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il y a un assouplissement de la politique monétaire britannique.