A nouveau, Athènes s’attend à un accord imminent avec ses partenaires européens. Dernière analyse de la semaine dédiée à ce sujet, en guise de mise à jour. Ainsi, le gouvernement d’Alexis Tsipras a annoncé tabler sur un accord d’ici dimanche prochain. Pour autant, les démentis et informations contradictoires en provenance des partenaires européens et des créanciers internationaux se font de plus en plus nombreuses. Citons notamment Christine Lagarde, directrice générale du FMI, qui n’exclut pas un « Grexit » (une sortie de la Grèce de la zone euro). Décryptage.
Grexit : Une probabilité de 30% selon Reuters
Les marchés européens continuent d’être fortement secoués par le dossier grec : ils le seront d’autant plus faute d’accord et à l’approche de la date du 5 juin. A nouveau donc, le porte-parole de l’équipe d’Alexis Tsipras (Gabriel Sakellaridis) a évoqué hier soir en conférence de presse : « L’équipe grecque est à Bruxelles avec pour objectif de conclure un accord dans les jours qui viennent ». Dans le contexte de nos dernières analyses matinales, l’intéressé a également confirmé les propos évoqués mercredi par un haut fonctionnaire grec selon lequel l’accord attendu serait en phase de rédaction. Mais tant la Commission européenne, que la BCE et le FMI, montrent depuis plusieurs heures un optimisme beaucoup plus … mitigé.
Pierre Moscovici, commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires, a notamment évoqué selon Les Echos : « Les discussions avancent, elles ont davantage progressé au cours des trois dernières semaines que lors des trois derniers mois […] mais nous n’y sommes pas encore et nous avons peu de temps pour trouver l’accord nécessaire ». Même tonalité de la part de Vitor Constancio, le vice-président de la BCE, qui a écarté pour l’heure tout allègement des contraintes grecques (et notamment tout allègement de la dette ou des barrières à l’accès aux liquidités). Mais au-delà de ces échanges relativement conventionnels pour ce dossier explosif, l’information capitale pour les opérateurs boursiers provient de Christine Lagarde.
En effet, au nom du FMI, Lagarde a évoqué qu’un « Grexit » était une possibilité tout à fait envisageable, mais que cette situation ne remettrait pas forcément en cause l’existence de la monnaie unique. Des propos particulièrement pessimistes qui auront ce matin provoqué une véritable gifle aux indices européens. Reuters a d’ailleurs dévoilé ces dernières heures une étude synthétisant les opinions de 70 économistes. Selon l’agence de presse, la probabilité d’un tel « Grexit » ne serait « que » de 30%. Dans les faits, il s’agit de la valeur médiane des estimations de ces économistes, variant entre deux probabilités extrêmes de 5% et de 60%.
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France