Depuis plusieurs mois, nous couvrons via nos anal yses matinales et nos séances quotidiennes de Live Trading le dossier ukrainien. Les tensions se font de plus en plus ressentir entre les chancelleries occidentales et le Kremlin ; un sommet de l’Union européenne à Bruxelles, purement exceptionnel, doit se tenir aujourd’hui pour renforcer les différents volets de sanctions votés jusqu’à présent contre le régime russe. Ces sanctions interviennent au moment où la probabilité d’une invasion russe dans l’est ukrainien semble se renforcer d’après la plupart des grands relais occidentaux. La diplomatie ukrainienne appelle également à appliquer un « troisième volet de sanctions afin de s’opposer à l’agression russe » faisant écho aux propos de relais diplomatiques européens ayant évoqué hier soir que de nouvelles sanctions étaient « très probables ». Ces tensions, aux portes de l’Europe, sont plus qu’un simple symbole dans la mesure où elles atteignent un niveau inédit depuis la chute du mur de Berlin. Un avion militaire ukrainien aurait été abattu d’après Kiev à plus de 6 200 mètres d’altitude, laissant présager un acte militaire russe (puisqu’il semble peu probable que les séparatistes locaux soient capables, matériellement, d’une telle attaque). Le Kremlin n’exclut pas, pour le moment, des « frappes ciblées » sur le sol ukrainien. Du côté de l’Otan, on estime que l’Ukraine est « plus proche que jamais d’une agression d’envergure ». Une telle accentuation des tensions ne peut que peser sur les marchés financiers européens, défavorablement, dans les prochaines semaines. A suivre de très près !
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'Or, l'Argent ou le Franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement autour des 1 297$ l'once. L'actif s'échange désormais au sein d'un cycle baissier. En D1, le RSI (14) évolue en dehors de ses zones de tension ; l’ensemble de nos objectifs haussiers de ces deux dernières semaines ont ainsi été validés, et même dépassés ! Voir nos précédentes analyses quotidiennes (nous sommes haussiers depuis le prix de 1 246$ l’once). Si les récents mouvements de la valeur sont grandement liés aux craintes soulevées par la déstabilisation de l’Irak, par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine, précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 314$. Au-dessus de ce niveau, les cibles envisageables à l’achat se situent à 1 324$ et à 1 333$. En scénario alternatif, donc en dessous de ce point pivot situé à 1 314$, nous tablons sur des cibles à 1 285$ et à 1 280$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 314$) sert de résistance, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un biais baissier, en ciblant particulièrement les 1 285$. Attention, toutefois : le biais baissier semble relativement faible pour le moment. Nos précédentes analyses sur l'or ont largement porté leurs fruits à l'occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la cinquième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au cinquième « tapering » (annoncé le mercredi 18 juin), ce montant mensuel est fixé à 35 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers auprès des opérateurs boursiers. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablions sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.