Une nouvelle liste
On prend les mêmes et on recommence. Ce vendredi est une véritable journée-test pour la diplomatie européenne. Théoriquement, L’Union doit publier dans le courant de la journée une liste allongée de personnalités russes et ukrainiennes qui seront visées dans les prochains jours par de nouvelles sanctions économiques. Les commentaires des personnalités déjà visées laissent perplexes, comme nous l’évoquions dans notre analyse de mercredi dernier. François Hollande a déclaré hier que cette nouvelle liste comprendrait « 33 personnalités ». Espérons cette fois-ci que l’Union européenne visera des responsables ayant des avoirs au sein de l’Union ou aux Etats-Unis ! En réponse à cette première liste, pour le moins inefficace, Moscou a publié hier sa propre liste de sanctions contre neufs responsables américains.
Pour le moment, seule la rhétorique est à l’épreuve, comme le montrent les récentes déclarations du Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Au sujet d’une absence de solution politique à la crise en Crimée, M. Van Rompuy a évoqué des « conséquences dans de nombreux secteurs économiques » pour la Russie, sans être plus précis. L’annexion de la Crimée est déjà un fait. Or, nous n’avons toujours pas réagi, côté occidental, à cette démonstration de force par Vladimir Poutine. Les marchés sont attentifs à ce type de situations comme nous le présentions dans nos précédentes analyses. Qui plus est, cela nous donne un bon indicateur quant à la crédibilité de la diplomatie européenne, jusqu’à présent absente de la plupart des grands dossiers internationaux. Tout l’enjeu des prochaines heures sera d’éviter un nouveau revers pour l’UE, mais la bataille s’annonce déjà perdue d’avance. A suivre !
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement sur ses plus hauts niveaux de ces cinq derniers mois en cotant à 1 335$ l'once. En D1, le RSI (14) évolue désormais en zone neutre, à proximité du cap médian (50). Si les récentes hausses successives de la valeur sont grandement liées aux craintes soulevées par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine (voir nos dernières analyses), précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 337$. En dessous de ce niveau, les cibles envisageables à la vente se situent à 1 319$ et à 1 312$. En scénario alternatif, donc au-dessus de ce point pivot situé à 1 337$, nous tablons sur des cibles à 1 347$ et à 1 355$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 337$) sert de résistance, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un fort biais baissier. Le test du point pivot sera déterminant. Nos précédentes analyses sur l’or ont largement porté leurs fruits à l’occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la troisième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au troisième « tapering », ce montant est de 55 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers justifiant auprès des opérateurs boursiers les niveaux historiques récemment atteints par les indices boursiers occidentaux. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablons sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.