Une pression renforcée sur Tsipras

Signe des tensions à nouveau vives depuis hier après-midi, les déclarations des acteurs du dossier grec fusent dans tous les sens. Globalement, les créanciers internationaux de la Grèce veulent désormais stopper les négociations pour passer aux décisions concrètes. Nous évoquions hier matin le compromis qui semble se distinguer, mais la lenteur du gouvernement grec paralyse totalement la situation depuis plusieurs heures, quitte à lasser les négociateurs. Le biais boursier de la journée sera donc largement dominé, à nouveau, par ces inquiétudes. Décryptage.

L’heure est aux actions !

Ce matin, Reuters et Les Echos rappellent conjointement que le « discret et pondéré » président du Conseil européen, Donald Tusk, a également laissé apparaitre sa lassitude et sa colère hier, envers les autorités grecques. Evoquant notamment un besoin de se montrer « un peu plus réalistes […] ce n’est plus le moment de jouer […] Nous avons besoin de décisions et non plus de négociations ». Le langage diplomatique habituel a totalement disparu depuis hier. Autre signe des pressions exercées depuis peu sur Athènes : les négociateurs du FMI ont littéralement quitté Bruxelles. L’équipe était sur place pour négocier les éléments techniques d’un possible accord.

Gerry Rice, l’un des porte-paroles du Fonds, a notamment déclaré : « Il y a des divergences majeures entre nous dans la plupart des domaines essentiels ». Ainsi, plus que jamais, Tsipras est attendu au tournant. Il devra dans les prochaines heures valider ou refuser les propositions des créanciers internationaux. Ces derniers tentent de faire passer un message clair : les négociations sont désormais terminées, l’heure est à la prise de responsabilité pour Tsipras. Dans les faits, les réformes économiques sur lesquelles doit s’engager le Premier ministre ont été très fortement allégées et les institutionnels (FMI, BCE, Commission européenne …) les ont déjà « amplement travaillé » comme le rappelle la presse ce matin.

Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, se montre malgré tout relativement optimiste, évoquant un accord envisageable d’ici la prochaine réunion du 18 juin. D’un point de vue strictement boursier, seul ce dossier va véritablement dominer la trame aujourd’hui. Et tant que les intentions grecques ne sont pas clarifiées, la pression baissière risque de se renforcer sur les indices occidentaux, malgré les très bonnes progressions haussières enregistrées hier. Mais c’était un autre jour … où d’autres intentions semblaient se manifester autour de ce sujet littéralement explosif pour la zone euro.