Le calendrier économique de ce lundi étant dépourvu de publications majeures, il convient de s’intéresser aux sujets de fond pouvant alimenter les attentes des opérateurs boursiers. Nous en relèverons trois pour ce début de semaine. Malgré le recul de 6,1% (en rythme annuel) des prix de l’immobilier dans les soixante-dix principales villes chinoises, les indices occidentaux s’orientent sur un biais haussier au moment de l’écriture de cette analyse, sur le coup de 9h50. Rappelons tout de même qu’il s’agit du huitième mois consécutif de baisse bien qu’une certaine stabilisation semble s’opérer en rythme mensuel. Mais au-delà de cet élément, revenons sur les axes majeurs qui nous attendent cette semaine. Décryptage.
Trois vecteurs principaux
Mercredi et vendredi, les opérateurs boursiers guetteront les « minutes » (le compte-rendu) du dernier comité de politique monétaire de la Fed. Traditionnellement, nous attirons votre attention sur cet élément fortement déstabilisateur pour les actifs que nous vous recommandons. Notre commentaire sera le même que ces dernières semaines : celui de la prudence face à des opérateurs boursiers inquiets quant à la reprise économique américaine. Et pour cause, le marché a été largement dominé ces trois dernières semaines par les mauvaises données US que nous couvrions en séances quotidiennes. De quoi décaler à nouveau les attentes de relèvement des taux américains. Un premier relèvement pour 2016 devenant de plus en plus probable face à la claque économique enregistrée ces derniers mois par la première puissance mondiale.
Deuxième aspect, et non des moindres : le dossier grec. Certes, il n’était pas à oublier ces dernières séances, mais la pression va rapidement s’accentuer. En effet, Athènes espère trouver un accord dans les prochains jours avec ses créanciers. Et pour cause, le FMI a une nouvelle fois confirmé une situation nationale pour le moins … dérangeante. Athènes aurait de justesse remboursé les « fameux » 750 millions au FMI que nous couvrions ces derniers jours. Tout en se retrouvant dans une situation plus que délicate pour le paiement des retraites et des salaires des fonctionnaires, en ce moment-même. Mais surtout, du 5 au 9 juin, le gouvernement de Tsipras devra honorer un remboursement d’1,5 milliard d’euros envers le FMI. Pour rappel, l’accord au sein de l’Eurogroupe doit permettre d’ici là de débloquer une tranche d’aide gelée d’un montant de 7,2 milliards d’euros. Sans accord, le pays fera faillite dès le début de l’été. Mario Draghi commentera cet axe central durant son discours de vendredi : nous y reviendrons d’ici là.
Troisième et dernier point : notre analyse de mercredi dernier, le 13 mai, était intitulée « Piqûre de rappel ». De sorte à mentionner le potentiel toujours explosif du dossier ukrainien. Bien que ce risque ne soit que potentiel, nous attirons à nouveau votre attention sur ce biais pour cette semaine, alors que le pays s’apprête à se lancer dans une importante vague de privatisations pour contrebalancer le désastre économique qu’il traverse. Cinq chiffres sont à mentionner ici : un recul de 17,6% du PIB ukrainien en un an, une dette publique de 94% du PIB, une inflation (en rythme annuel !) de 60%, un plan d’aide du FMI de 17,5 milliards d’euros sur quatre ans (5 milliards ont déjà été versés) et enfin … une chute de plus de 25% des exportations du pays sur un an. Sur le terrain, rappelons surtout que le cessez-le-feu n’est toujours pas respecté. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France