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Franc fort: après l'euphorie, l'inquiétude des frontaliers

Publié le 27/01/2015 18:17
Mis à jour le 27/01/2015 18:16
Tableau du cours des devises internationales, le 15 janvier 2015 à Genève (Photo Fabrice Coffrini. AFP)

Après la joie, le doute: alors que les frontaliers travaillant en Suisse ont vu leur pouvoir d'achat bondir de près de 20% mi-janvier avec l'appréciation du franc, certains craignent un retour de bâton avec des conséquences sur leur emploi.

La hausse du franc pénalise l'exportation des entreprises suisses, aux produits devenus trop chers pour les acheteurs étrangers. Elles réfléchissent aux moyens de rester compétitives, notamment par des baisses de salaires ou du chômage partiel.

"L'inquiétude est grande! Après l'effet d'aubaine dû à l'augmentation du pouvoir d'achat, beaucoup redoutent les conséquences pour l'économie suisse et leur emploi", souligne pour l'AFP Jean-François Besson, secrétaire général du groupement transfrontalier européen (GTE).

S'il est légalement interdit de pratiquer une politique discriminatoire salariale entre travailleurs en fonction de leur nationalité, le droit suisse offre aux employeurs quelques subtilités.

"Nous constatons que les parts variables de certains salaires de frontaliers n'augmentent pas, précise M. Besson. Certains n'osent pas demander d'augmentation en raison de la stigmatisation dont ils peuvent faire l'objet" auprès de leurs collègues suisses, qui bénéficient d'un pouvoir d'achat moindre.

- "Ne pas nous l'imposer" -

Mais des baisses de salaires généralisées ne sont pas non plus à exclure.

"On n'en est pas encore là aujourd'hui, mais on y pense clairement", explique Marc Fournier, directeur d'une entreprise active dans l'industrie alimentaire à Perly, en périphérie de Genève, située à moins de 2km de la frontière française.

Sur le parking de son établissement qui emploie 75 personnes, on ne trouve pratiquement que des plaques d'immatriculation de la Haute-Savoie ou de l'Ain voisins.

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Malgré des salaires oscillant entre 3.800 et 4.600 francs (3.716 et 4.500 euros), "nous n'attirons que des frontaliers", précise-t-il. Plus de 80% de ses travailleurs vivent ainsi en France.

Il estime à 10% la baisse de son chiffre d'affaire pour janvier et indique déjà que les salaires des nouvelles embauches seront plus bas, au minimum fixé par la convention collective, soit en moyenne 400 francs de moins que ceux qu'il pratique.

"Ca m'énerverait vraiment! Tout se discute mais on ne doit pas nous l'imposer", rouspète un salarié de l'entreprise ayant requis l'anonymat. "Pour ce qu'on fait, travailler à -10 degrés dans les chambres froide, notre salaire n'est pas volé, poursuit son voisin. C'est un acquis!".

- "Ballons d'essais" -

"L'employeur peut jouer avec la loi pour baisser les salaires: il licencie la personne puis lui propose un nouveau contrat de travail, avec une rémunération moindre. La marge de manœuvre du travailleur n'est pas très grande", affirme à l'AFP Achille Renaud, secrétaire syndical d'Unia Transjurane.

Mais ce que les 200.000 frontaliers redoutent le plus, ce sont les licenciements.

"Les premiers touchés seront les intérimaires dont la grande majorité sont des frontaliers", explique M. Besson.

Pour éviter une telle situation, le ministre suisse de l'Economie, Johann Schneider-Ammann, a autorisé mardi le recours au chômage partiel en autorisant le versement d’une indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail motivée par des variations de change. La Suisse avait déjà recouru à cet instrument pour faire face à la crise financière de 2008.

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Certains entrepreneurs, à l'instar de Peter Spuhler, patron du constructeur ferroviaire Stadler Rail, proposent également d'augmenter le temps de travail de deux heures supplémentaires par semaine, sans hausse salariale, quand d'autres réfléchissent à la possibilité de payer tous leurs salariés en euros.

"Ces patrons qui jouent immédiatement les vierges effarouchées devraient avoir un peu de pudeur et de décence alors que leurs entreprises, souvent subventionnées, ont réalisé d'énormes bénéfices ces dernières années", critique M. Renaud.

Selon lui, il faut se méfier "des ballons d'essais lancés ici et là" et attendre février-mars pour voir les premières conséquences. "Les patrons préparent les salariés en agitant le chiffon rouge pour qu'à la fin, ils disent +ouf!+ et acceptent les contreparties".

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