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Monnaies: une guerre de position plutôt qu'une bataille rangée

Publié le 19/12/2014 17:29
Mis à jour le 19/12/2014 16:45
Piétons dans les rues de Moscou sous les panneaux indiquant le cours du rouble, le 1 décembre 2014 (Photo Vasily Maximov. AFP)

Piétons dans les rues de Moscou sous les panneaux indiquant le cours du rouble, le 1 décembre 2014 (Photo Vasily Maximov. AFP)

L'effondrement du rouble, du naira nigerian, les politiques vigoureuses de la Banque de Suisse ou du Japon... Les devises reviennent en force sur le devant de la scène, et avec elles les bruits d'une guerre des monnaies qui risque de faire rage en 2015.

Mais pour les économistes, aucun pays ou presque ne peut se permettre une bataille ouverte sur les devises. Ce sera donc une guerre sourde, de tranchées, avec des armes non-conventionnelles.

Une "guerre des monnaies", c'est une course entre pays qui dévaluent à qui mieux mieux, en baissant sans cesse leurs taux d'intérêt. C'est un phénomène beaucoup plus profond que les chocs violents et sporadiques liés à la chute des prix du pétrole qui ont provoqué l'effondrement du rouble cette semaine.

Le but? Gagner des parts de marché à l'exportation. Les conséquences? Des flambées d'inflation, une déstabilisation majeure de l'économie. La crise des années 1930 est ainsi liée à une course à la dévaluation qui avait commencé par la livre britannique.

"Tout le monde ne peut pas avoir une monnaie faible au même moment: si une monnaie s'affaiblit, c'est qu'une autre au moins se renchérit. De cette vérité arithmétique est né le concept de +guerre des monnaies +: une course à la dépréciation monétaire qui ne peut que mal finir": voilà le résumé que fait le Conseil d'analyse économique, groupe d'experts conseillant le gouvernement français.

- "Doc Catastrophe" et les monnaies -

Nouriel Roubini, économiste réputé pour avoir prédit la crise financière de 2008, a publié début décembre un article titré: "Le retour des guerres de monnaies".

"Doc Catastrophe", comme il est surnommé, revient sur une décision de la Banque du Japon, qui à la surprise générale a encore renforcé sa politique d'assouplissement monétaire, faisant chuter le yen.

Pour M. Roubini, il s'agit d'une "stratégie du +chacun pour soi+ qui produit des réactions en Asie et dans le monde entier". Et de prédire des répercussions par exemple pour la Corée du Sud, concurrente directe des exportateurs japonais, où la banque centrale s'est vu forcée de baisser ses taux deux fois en six mois pour contenir le won.

Depuis cette publication, la tension sur les marchés des changes a encore grimpé, surtout pour les pays émergents qui subissent la baisse des prix du pétrole, avec des convulsions spectaculaires du rouble, mais aussi une descente aux enfers du naira. En Turquie, la livre vient de toucher son plus bas niveau historique.

La devise européenne n'est pas tout à fait en reste puisqu'à force d'annonces de la Banque centrale européenne (BCE), contrastant avec un durcissement monétaire américain, l'euro a perdu depuis le début de l'année plus de 10% de sa valeur face au dollar.

A l'inverse, la Suisse se débat contre une envolée de son franc, et sa banque centrale a dû prendre jeudi une décision extrêmement inhabituelle: introduire un taux d'intérêt négatif sur les avoirs déposés par les banques. En clair, taxer pour stopper l'afflux de capitaux, alors que les investisseurs, chahutés par les autres devises, se réfugient dans le franc suisse.

- "Situation extrêmement tendue" -

Anton Brender, économiste en chef de Candriam, n'y voit cependant pas une bataille rangée traditionnelle entre devises, plutôt sur des réactions défensives et des assauts sporadiques: "Nous sommes moins dans une guerre des monnaies que dans une situation extrêmement tendue, où aucun pays ne peut supporter que sa devise s'apprécie beaucoup", mais sans pouvoir se défendre très vigoureusement.

Pour commencer parce que "dans les économies développées, tous les taux d'intérêt des banques centrales sont à zéro ou presque", c'est-à-dire que l'artillerie classique pour dévaluer n'est plus disponible, explique-t-il.

Restent les manoeuvres non-conventionnelles, c'est-à-dire l'achat massif de titres tels qu'il a été pratiqué aux Etats-Unis, qu'il est mis en oeuvre au Japon, et qu'il pourrait être déclenché bientôt par la BCE. Mais par rapport à une baisse de taux, "l'effet est marginal", juge M. Brender.

Ainsi, même si de grandes manoeuvres de la BCE sont attendues l'an prochain, aucun économiste ou presque ne pense que l'euro puisse encore baisser beaucoup. L'institut public de statistiques en France, l'Insee, le voit stagner à 1,23 dollar d'ici l'été 2015.

Les Etats-Unis font figure d'exception, avec leur économie robuste et une banque centrale prête à augmenter les taux.

Pour de nombreux analystes, l'évolution des marchés des changes dépendra surtout de la tolérance des Américains face à la hausse de leur propre devise, qui a pris par exemple près de 14% face au yen depuis le début de l'année. Crucial également, le prix du pétrole: s'il reste bas, cela protège en quelque sorte les balances commerciales et rend les pays moins vulnérables aux fluctuations de changes, sauf pour certains pays très dépendants de l'or noir.

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