La Bourse de Paris a marqué le pas mercredi (-0,74%), incapable de trouver une raison valable pour atteindre un nouveau sommet et poursuivre le mouvement haussier qu'elle avait engagé depuis trois séances.
L'indice CAC 40 a perdu 33,13 points à 4.451,08 points, dans un volume d'échanges peu étoffé de 3 milliards d'euros. La veille, il avait gagné 1,18%, et frôlé un nouveau pic depuis septembre 2008.
Le marché parisien a ouvert juste sous l'équilibre et s'est ensuite enfoncé dans le rouge au fur et à mesure de la journée.
"Près des 4.500 points on est à des niveaux de valorisation qui sont très élevés. Il convient d'être très prudent et les investisseurs en ont conscience. (...) Beaucoup profitent des niveaux actuels pour prendre leurs bénéfices", explique Christopher Dembik, un analyste de Saxo Banque.
"Il y a une vraie interrogation sur la poursuite de la tendance haussière. L'augmentation des indices est un peu déconnectée des fondamentaux", ajoute-t-il.
Les quelques indicateurs du jour ont en effet été mitigés. L'activité du secteur manufacturier en Chine s'est à nouveau contractée en mars. En France, l'activité du secteur privé a perdu de la vigueur en avril. Et aux Etats-Unis, les ventes de logements neufs du mois de mars ont chuté lourdement, à la surprise générale.
En revanche, l'activité privée de l'ensemble de la zone euro a enregistré en avril sa plus forte croissance en près de trois ans.
"Malgré les craintes concernant l'Ukraine et le ralentissement en Chine", cet indicateur en zone euro a été meilleur que prévu, alimentant l'idée que "la reprise se matérialise", souligne pour sa part Peter Vanden Houte, économiste chez le bancassureur ING.
Toutefois, "on n'a pas de véritable catalyseur pour jusitfier une hausse des marchés", juge Christopher Dembik.
Contrairement à la semaine dernière, les bons résultats de quelques entreprises américaines dans l'après-midi n'ont d'ailleurs pas suffi pour que la place parisienne revienne dans le vert.
Dow Chemical, Boeing et Delta Air Lines ont dépassé les attentes. Mais Procter & Gamble a vu son chiffre d'affaires stagner au premier trimestre, et le numéro un mondial des biotechnologies Amgen avait déçu la veille. Wall Street a donc démarré en légère baisse et attend les résultats d'Apple et de Facebook après clôture.
Du côté des valeurs françaises, Numericable a largement dominé l'indice SBF 120, en prenant 8,49% à 34 euros. Le groupe a émis un emprunt obligataire de 7,9 milliards d'euros, destiné à financer le rachat de SFR, filiale de Vivendi (-0,97% à 19,97 euros).
Safran a souffert (-3,66% à 47,96 euros) malgré une hausse de 3,3% de son chiffre d'affaires au premier trimestre et la confirmation de ses prévisions de croissance pour 2014.
De même, Zodiac Aerospace a lâché 2,41% à 24,51 euros, alors même que le groupe a enregistré une hausse de 11% de son bénéfice net pour les six mois achevés fin février.
Publicis a reculé (-2,66% à 61,75 euros), sur fond d'incertitudes quant à l'issue de sa fusion avec Omnicom.
Unibail-Rodamco a capitalisé (+0,94% à 192,8 euros) sur son chiffre d'affaires en hausse de 7,7% au premier trimestre. Le groupe a en outre confirmé son objectif de croissance du résultat net récurrent.
Soitec a pris 4,26% à 1,96 euro. La direction du producteur de matériaux semi-conducteurs a indiqué qu'elle ne lancera une augmentation de capital, validée par les actionnaires, "que s'il est opportun de renforcer le bilan" et "quand les conditions de marché le permettront".
GL Events a grimpé (+5,57% à 17,83 euros) grâce à un chiffre d'affaires en hausse de 2,1% au premier trimestre 2014.