A quelques heures du conseil des gouverneurs de la BCE, l'euro perdait de nouveau du terrain contre sa contrepartie américaine (- 0,59% à 1,0593 dollar), mais aussi face au yen (- 0,52% à 126,52), au franc suisse (- 0,24% à 1,0335) et au sterling (- 0,15% à 0,7199). Si le communiqué de presse de la banque centrale de Francfort ne devrait guère réserver de surprises, il n'en sera pas forcément de même des réponses que Mario Draghi fera aux questions.
Les cambistes retiennent donc leur souffle avant la conseil des gouverneurs de la BCE et la conférence de presse de Mario Draghi qui s'ensuivra.
Justement, où en est la politique de la BCE, engagée depuis peu dans des opérations non conventionnelles à grande échelle ? Les premiers rachats d'actifs obligataires, d'abord centrés sur les titres obligataires privés les plus sûrs, ont débuté à l'automne dernier. En date du 10 avril, la BCE avait racheté un total de 72,4 milliards d'euros de ce premier type d'actifs. En outre, depuis le mois de mars, la banque centrale rachète aussi, à un rythme plus rapide, des obligations d'Etat : au 10 avril toujours, soit après cinq semaines, la BCE avait racheté 61,7 milliards de ces fonds d'Etat.
En outre, la plupart des derniers indicateurs conjoncturels en provenance de la zone euro traduisent une amélioration relative. D'ailleurs, le Fonds monétaire international vient de relever sa prévision de croissance pour l'Euroland en 2015 de 1,2 à 1,5%. Ce qui tranche avec celle des Etats-Unis, abaissée parallèlement de 3,6 à 3,1%. Au niveau mondial, le taux attendu reste d'ailleurs stable, à 3,5%.
Dans ce contexte, estime Aurel BGC, 'il est difficile d'attendre de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE consacrée à la politique monétaire des décisions spectaculaires.'
Les analystes estiment que lors de la conférence de presse, 'les principales questions devraient porter sur l'exécution du programme d'achat de titres publics : quid de la 'difficulté' à acheter autant d'obligations de l'Etat fédéral allemand que prévu ? L'amélioration de la conjoncture et le redressement des anticipations d'inflation impliquent-elles d'envisager un arrêt précoce de ce programme ?'. Sans oublier quelques questions sur la Grèce.
'Personne ne s'attend à ce que la BCE change sa politique, mais des questions tourneront probablement autour de la durée du QE si l'économie européenne continue de se développer plus vite que prévu. Les investisseurs voudront savoir si la BCE a modifié sa stratégie de sortie, pronostique de son côté ADS Securities.
Selon les cambistes de la Société Générale (PARIS:SOGN), la réunion de la BCE sera un non-événement. Ce qui devrait donner un poids d'autant plus important aux annonces statistiques en provenance des Etats-Unis.
Sur l'agenda statistique américain, on guettera ainsi la production industrielle de mars, attendue en légère hausse de 0,1% après - 0,2% le mois précédent. Le taux d'utilisation des capacités de production devrait se tasser de 0,2 point de pourcentage à 78,7%. Les investisseurs prendront par ailleurs connaissance de l'indice Empire State de la Fed de New York.
Ce matin sur le Vieux Continent, on a appris que la balance commerciale de l'eurozone a affiché un excédent de 20,4 milliards au titre du mois de février, soit 6 milliards de plus qu'en février 2014, d'après les premières estimations d'Eurostat.
En France, Les prix à la consommation ont augmenté de 0,7% en mars comme au mois de février, mais affichent encore une diminution de 0,1% sur un an, selon des chiffres publiés mercredi par l'Insee.
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