Marché: la monnaie unique européenne toujours en berne

Sur le marché des changes ce midi, l'euro continuait, pour la 3e séance de suite, sa glissade face au billet vert américain, cédant ce midi 0,16% à 1,2267 dollar, soit près de 2% sur la période considérée. La divergence entre l'Europe et les Etats-Unis ne semble effectivement cesser de se creuser.

Depuis le début de l'année, le recul de la devise de l'union monétaire européenne frise maintenant les 11%.

La tendance est un peu plus positive contre le yen (+ 0,17% à 146,40 yens) et le sterling (+ 0,14% à 0,7853). La neutralité est de retour contre le franc suisse, à 1,2039 franc l'euro (- 0,01%).

Selon les analystes de Saxo Banque, “le dollar continuait de se renforcer jeudi face à l'euro, les cambistes estimant que la Réserve fédérale avait laissé entrevoir une normalisation de sa politique monétaire à l'issue d'une réunion achevée la veille.”

En effet, ajoutent-il, “la Fed se rapproche d'un relèvement de ses taux d'intérêt, actuellement proches de zéro. (...) Ce communiqué a pu provoquer une certaine perplexité, mais il témoigne néanmoins d'une avancée régulière et progressive vers une politique monétaire plus normale”, ajoutent-ils.

A l'inverse en zone euro, la BCE vient juste d'abaisser ses taux directeurs au plus près de zéro, la Banque nationale suisse (BNS) visant même des taux négatifs. Mais l'atonie conjoncturelle est toujours de mise sur le Vieux Continent et si les pays périphériques de l'Euroland semblent présenter des signes d'amélioration, la France et l'Allemagne ne peuvent guère en dire autant. D'autant que l'effondrement de la Russie ne peut être considéré, de ce point de vue, comme une bonne nouvelle.

Cependant, la BCE pourrait étendre, d'ici peu, ses programmes de rachats d'actifs obligataires aux emprunts d'Etat. La réunion du conseil des gouverneurs prévue le 22 janvier est citée par nombre de spécialistes comme celle où cette décision, maintes fois commentée par Mario Draghi lui-même, devrait être annoncée.

Dans ce contexte, la pression baissière sur l'euro n'a guère de raison de cesser, même si elle est déjà substantielle depuis le dernier réveillon.

Seul indicateur macroéconomique notable du jour, les prix à la production industrielle (PPI) en Allemagne ont reculé de 0,9% sur un an le mois dernier, soit un rythme un peu inférieur à celui observé le mois précédent (-1%).


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