Par Geoffrey Smith
Investing.com -- La Banque d'Angleterre tire à nouveau la sonnette d'alarme sur l'état du secteur des pensions au Royaume-Uni. La Russie renouvelle ses attaques de missiles sur les villes ukrainiennes alors que l'on s'attend à ce que l'Occident augmente ses fournitures d'armes de défense aérienne. Les actions sont orientées à la baisse par crainte que la guerre ne s'étende et ne nuise à l'économie mondiale. Deux responsables de la Fed introduisent un soupçon de prudence dans leur discours sur les futures hausses de taux, et le pétrole s'effondre alors que la perspective d'une récession mondiale augmente. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce mardi 11 octobre.
1. La Banque d'Angleterre élargit ses interventions et voit un "risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni"
La Banque d'Angleterre a étendu son intervention sur le marché des obligations d'État britanniques, invoquant un "risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni", dans l'avertissement le plus clair à ce jour selon lequel la forte hausse des taux d'intérêt du marché accroît les tensions dans le système financier.
La Banque a déclaré qu'elle utiliserait ses opérations actuelles de stabilisation du marché, d'un montant de 65 milliards de livres, pour acheter des Gilts indexés ainsi que leurs équivalents conventionnels, indiquant que ce qu'elle a appelé une "dynamique de vente au rabais" avait atteint la partie la plus sûre de l'univers d'investissement du Royaume-Uni, alors que les fonds de pension se démènent pour obtenir des garanties pour leurs paris sur les produits dérivés sur taux d'intérêt. La Pensions and Life Savings Association a publié un communiqué assurant les retraités que leurs actifs étaient en sécurité.
La livre est tombée jusqu'à 1,10 dollar avant de se stabiliser, tandis que le rendement des gilts de référence 10 ans a augmenté de 3 points de base supplémentaires pour atteindre un niveau de 1,5 %. Le Gilts de référence a encore augmenté de 3 points de base pour atteindre 4,50 %. Les actions britanniques ont entraîné le reste de l'Europe à la baisse, l'indice FTSE All Share reculant de 1,2 %.
La Banque a déclaré lundi qu'elle souhaitait passer à un soutien du système par le biais de mises en pension plutôt que d'achats purs et simples à partir de vendredi, ce qui l'aiderait à contrôler la masse monétaire nationale et, en fin de compte, l'inflation. Selon les analystes, l'annonce de ce matin jette un doute sur sa capacité à effectuer ce changement comme prévu.
2. La Russie reprend ses attaques de missiles sur les villes ukrainiennes
La Russie a poursuivi ses attaques de missiles sur des cibles essentiellement civiles en Ukraine, avant une conversation entre le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et le bloc des nations du G-7.
On s'attend à ce que Zelenskyy renouvelle ses appels en faveur de systèmes de défense aérienne plus sophistiqués, et à ce qu'il reçoive une audience plus favorable après une journée au cours de laquelle au moins 11 civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans des frappes visant l'approvisionnement en électricité et en eau de l'Ukraine.
Le président américain Joe Biden a déclaré que les attaques montraient la "brutalité pure et simple" de l'invasion russe, qui est maintenant dirigée par un général qui a pratiqué les mêmes tactiques en Syrie.
L'ONU débattra publiquement plus tard d'une résolution condamnant l'annexion de quatre provinces ukrainiennes à la suite de référendums fictifs, et après avoir rejeté les appels de la Russie à tenir un vote secret.
3. Les actions devraient ouvrir en baisse ; les fabricants de puces sont sous le feu des projecteurs après les nouvelles concernant les livraisons de PC
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir à nouveau en baisse, dans un contexte où l'on craint que la Réserve fédérale continue de relever les taux d'intérêt jusqu'à ce que quelque chose se brise (le secteur des pensions au Royaume-Uni étant le candidat évident pour le moment).
À 13h20, les Dow Jones futures étaient en baisse de 199 points ou 0,7%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 0,8% et les Nasdaq 100 futures étaient en baisse du même montant, tirant une maigre consolation d'une hausse de la confiance des petites entreprises dans l'enquête NFIB.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons PayPal (NASDAQ:PYPL), qui s'efforce de désamorcer un fracas concernant son initiative visant à infliger des amendes aux personnes qui diffusent de fausses informations. Les fabricants de puces sont également sous les feux de la rampe, car ils sont de nouveau sous pression après que les données des consultants industriels ont montré une chute alarmante de 20 % des livraisons de PC sur l'année. Si les PC ne représentent plus la majeure partie de la demande de semi-conducteurs, ils incarnent néanmoins la tendance des consommateurs à délaisser les biens de consommation durables à mesure que les effets de la pandémie s'estompent.
4. Brainard et Evans évoquent le risque d'une erreur de politique ; les discours de Harker et Mester sont attendus
Etait-ce une allusion à un clignement d'œil de la part de la Fed ? Les marchés obligataires n'y croient peut-être pas encore, mais la vice-présidente Lael Brainard et le président de la Fed de Chicago Charles Evans ont tous deux mis en garde, même si ce n'est pas très fort, contre les risques de dépassement des taux d'intérêt par la banque centrale, qui tente de contenir une inflation galopante.
Brainard a prévenu que le resserrement de la Fed est amplifié par ceux des autres banques centrales, ce qui ralentit la demande mondiale.
"L'effet combiné du resserrement mondial simultané est plus important que la somme de ses parties", a-t-elle noté, quelques heures seulement après que Evans ait reconnu les risques d'un resserrement trop important. Mme Brainard a prévenu que les délais de transmission de la politique monétaire signifient que l'impact principal des mesures prises par la Fed jusqu'à présent ne se reflète pas encore dans la situation économique actuelle.
Le président de la Fed de Philadelphie Patrick Harker et la présidente de Cleveland Loretta Mester seront les têtes d'affiche du discours de la Fed de mardi.
5. Le pétrole s'effondre sur les craintes de la demande ; les stocks API sont attendus
Les prix du pétrole brut ont chuté sur les craintes que le monde se dirige, après tout, vers une récession qui tuera la demande.
Vers 13h20, les contrats à terme sur le brut américain étaient en baisse de 2,4% à 88,94 $ le baril, tandis que les contrats à terme sur le brent étaient en baisse de 2,1% à 94,13 $ le baril.
Le marché a largement ignoré les tentatives peu concluantes des États-Unis et de l'Europe de mettre en place un plafond de prix pour les exportations de pétrole russe, mais il est plus préoccupé par l'impact d'une guerre de plus en plus intense sur l'économie européenne, qui aurait des répercussions importantes sur la Chine et les États-Unis.
L'American Petroleum Institute publie ses données hebdomadaires sur les stocks à 22h30, comme d'habitude.