Investing.com - La paire EUR/USD a gagné 1200 pips au cours des trois derniers mois, et tente de se maintenir au-dessus de 1.09 ces derniers jours, sans marquer de nouveaux sommets, ce qui a incité certains analystes à conseiller la prudence sur l’Euro Dollar à partir de là.
C’est notamment le cas des analystes de la MUFG Bank, selon une note publiée hier, dans laquelle ils craignent que la balance des risques ne soit plus aussi favorable à une nouvelle hausse, anticipant une fourchette 1.0400 - 1.1300 au cours des prochaines semaines.
L’écart de taux entre la Fed et la BCE va se réduire, selon MUFG
"Nous maintenons notre tendance haussière pour l'EUR/USD, bien que nous soyons plus prudents maintenant que la balance des risques n'est plus aussi favorable à une nouvelle hausse après les forts gains de ces derniers mois" a écrit la banque.
Elle a également relevé qu’à ce stade, la paire EUR/USD a "inversé environ trois quarts de la vente déclenchée par le début du conflit en Ukraine entre fin février et septembre de l'année dernière", précisant qu’ "avant le début du conflit, l'EUR/USD se négociait entre 1,1200 et 1,1500."
En ce qui concerne la réunion de la BCE de la semaine prochaine, MUFG s’attend à une hausse de taux de 50 points de base, et prévoit que la banque centrale signale qu'au moins une autre hausse de 50 points de base est probable lors de la réunion de politique générale de mars.
Pour la suite, MUFG n’anticipe un "ralentissement du rythme des hausses pour revenir à 25bps au T2 que lorsqu'il y aura des preuves plus concrètes que les pressions inflationnistes s'atténuent", relevant un net contraste avec ses prévisions pour la Fed, qui devrait selon elle ralentir la hausse des taux à 25 points de base la semaine prochaine, avant une "pause au deuxième trimestre".
3 risques clés pourraient renvoyer l’EUR/USD en baisse
A côté de ces prévisions, qui laissent entrevoir un resserrement de l’écart de taux entre la Fed et la BCE en faveur de la hausse de l’Euro Dollar, MUFG a aussi souligné plusieurs risques qui pourraient faire repartir la monnaie européenne en baisse.
La banque a notamment cité le risque que "la BCE indique qu'elle est plus ouverte à un ralentissement du rythme des hausses lors de la réunion de mars" et que "la récente résilience des économies de la zone euro s'avère trompeuse/de courte durée et la croissance ralentit fortement avec un retard plus important que prévu".
Enfin, MUFG a jugé que "les tensions géopolitiques entre l'Occident et la Russie s'intensifient après l'envoi de chars pour soutenir l'Ukraine, ce qui, parallèlement à une reprise de la demande chinoise, soulève les prix de l'énergie en Europe" peuvent aussi peser sur le cours de l’EUR/USD.