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Grexit ou pas, telle est désormais la question pour l'UE

Publié le 06/07/2015 00:38
Mis à jour le 06/07/2015 00:45
Photo fournie par les bureaux du Premier ministre grec montrant Alexis Tsipras pendant une allocutation télévisée à la nation à Athènes le 5 juillet 2015 (Photo ANDREA BONETTI. PRIME MINISTER'S OFFICE)

Pousser la Grèce vers la sortie de l'euro, ou l'y maintenir malgré tout, c'est le dilemme auquel l'Union européenne, Allemagne en tête, est désormais confrontée, après le non massif des Grecs à l'austérité version UE-FMI, selon les analystes.

Le rendez-vous lundi à Paris des dirigeants allemand, Angela Merkel et français, François Hollande, doit dégager les contours d'une réponse, avant un sommet de la zone euro convoqué pour mardi.

Avant le référendum, nombre de dirigeants européens, de Berlin à Rome, s'étaient entendus pour assimiler le non prôné par le gouvernement de gauche radicale à un non à l'euro, voire à l'Europe.

Si les électeurs grecs ont refusé de prendre en compte la menace, elle prend désormais corps pour l'Union européenne, qui traverse là sa plus grande crise depuis sa fondation.

Sans s'y être vraiment préparée, et dans la division, tiraillée entre les durs, emmenés par Berlin, et ceux, comme Paris ou Rome, pour qui le fil du dialogue ne doit pas être rompu.

"Beaucoup avaient parié sur la rationalité du processus et pris leurs désirs pour des réalités" en tablant sur un oui, relève Nicolas Véron, économiste au centre de réflexion européen Bruegel.

Pour lui, tout n'est certes pas encore joué: pour éviter une catastrophe financière qui exposerait la Grèce "peut-être très rapidement" à sortir de l'euro, à son corps défendant, "les Etats membres vont donner une nouvelle chance à la négociation", juge-t-il.

La victoire du non est "un outil qui servira à tendre une main coopérative à nos partenaires", a affirmé le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis.

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- "Vraiment la dernière chance" -

"Mais ce sera vraiment la dernière chance, et il reste très peu de temps", met en garde M. Véron.

Premier à régir de Berlin, le ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, a toutefois jugé "difficilement imaginables" de nouvelles discussions, estimant que le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait "coupé les derniers ponts".

Pour Pieter Cleppe, du think tank Open Europe, l'Europe doit en conséquence se préparer au retour de la drachme en Grèce: "pourquoi continuer à faire comme si de rien n'était et perdre du temps, quand il y a un risque de désastre social" pour le pays.

"Peut-être que nous devrons accorder des crédits d'urgence à Athènes pour que les services publics continuent de fonctionner et que les gens dans le besoin reçoivent l'argent nécessaire pour survivre", a suggéré le président du Parlement européen, Martin Schulz.

"Ce qui peut jouer contre les Grecs est l'idée", en vogue notamment dans les pays baltes, en Finlande et aux "que la zone euro se portera mieux sans eux", ainsi que "la pression des électeurs conservateurs allemands qui refusent de payer davantage", souligne Anne-Laure Delatte, économiste chercheuse au CNRS.

Or c'est bien ce que veulent les Grecs, via une restructuration de leur abyssale dette publique, pour accepter les coupes budgétaires et les réformes réclamées par leurs créanciers. Le FMI leur a apporté un appui de poids jeudi, appelant les Européens à remettre la main au portefeuille.

"Le cauchemar des +euro-architectes+ qui est qu'un pays peut quitter le club semble un scénario réaliste", a tweeté un représentant du camp des durs, le ministre des Finances slovaque Peter Kazimir.

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Mais en dépit des brouilles accumulées, les arguments ne manquent pas non plus contre le divorce, au vu de "l'incertitude radicale" sur les conséquences économiques et géopolitiques d'un Grexit, et "la pression des Américains, qui veulent à tout prix éviter le risque d'une nouvelle crise financière", souligne Mme Delatte.

En signant "l'échec" d'un Grexit, l'Europe s'exposerait aussi selon elle à galvaniser les "eurosceptiques et les extrêmes". Leurs principaux leaders, Marine Le Pen et Nigel Farage, ont vu dans le non une une victoire face aux "diktats européens".

"Les dirigeants européens ne veulent pas ouvrir une boite de Pandore", veut croire Pascal Delwit, professeur de science politique à l'Université libre de Bruxelles. "Dès lors qu'il y a eu un prédécent, vous ne pouvez plus dire +jamais+ (...) le risque est d'étouffer dans l'oeuf les bribes de rebond économique qu'on observe depuis quelques mois".

Mais, pour lui, "c'est un point de vue rationnel (...) Je ne suis pas sûr que la raison l'a toujours emporté" dans le dossier grec.

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