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Grèce: la BCE parie à nouveau sur le pouvoir des mots, avant de dégainer

Publié le 29/06/2015 13:27
Mis à jour le 29/06/2015 13:30
Le président de la BCE Mario Draghi le 15 avril 2015 (Photo DANIEL ROLAND. AFP)

Le président de la BCE Mario Draghi le 15 avril 2015 (Photo DANIEL ROLAND. AFP)

En maintenant les liquidités d'urgence aux banques grecques et en employant des mots forts, la BCE tente à nouveau de ramener le calme, tout en fourbissant ses armes pour préserver la zone euro du tumulte grec.

Alors que certains s'attendaient à voir Mario Draghi sortir directement le carton rouge à l'égard de la Grèce, le président de la BCE s'est contenté du carton jaune.

Le conseil des gouverneurs de l'institution monétaire a décidé de maintenir en l'état le financement d'urgence des banques grecques par des prêts ELA (pour "Emergency Liquidity Assistance"), leur dernier moyen d'avoir de l'argent.

Alors que les banques hellènes sont fermées cette semaine, cela devrait leur suffire à tenir jusqu'au référendum prévu dimanche, dont tout dépendra.

Si les Grecs votent "oui", la BCE pourra à nouveau sans risquer d'enfreindre ses propres règles ouvrir la vanne ELA. S'ils refusent les propositions de créanciers, qui exigent des réformes en échange d'un nouveau renflouement, "la BCE aura le soutien des chefs d'Etat et de gouvernement pour mettre un terme à ELA", prédit Jörg Krämer, de Commerzbank (XETRA:CBKG), "ce serait de facto la fin de la participation de la Grèce à l'euro".

La BCE, dont le conseil se réunit de nouveau mercredi de manière régulière, est aussi "déterminée à utiliser tous les instruments disponibles dans le cadre de son mandat", précisait son communiqué dimanche.

Car une nouvelle vague de panique sur les marchés, engendrée par la débâcle grecque, pourrait anéantir une grande partie du travail réalisé par M. Draghi depuis trois ans pour remettre sur les rails le bloc monétaire.

- "prête à agir" -

"En résumé: la BCE est prête à agir" pour éviter toute contagion, mais "comme elle l'a démontré en 2012, les mots peuvent suffire à restaurer la confiance", souligne Holger Schmieding, économiste chez Berenberg.

A l'été 2012, c'est avec un simple "Whatever it takes" ("Tout ce qu'il faudra"), glissé dans un discours, que le président de la BCE avait réussi à calmer la panique des investisseurs vendant en pagaille leurs obligations espagnoles ou italiennes.

De la même manière, trois ans plus tard, de simples interventions verbales comme celle de dimanche peuvent limiter sur les marchés les retombées de la Grèce, poursuit M. Schmieding.

Lundi, après une ouverture en chute, les grandes places européennes étaient en baisse d'environ 3% en matinée, l'euro faiblissait face au dollar, mais sans excès, et les taux d'endettement de l'Espagne ou de l'Italie augmentaient.

"Tel un tortionnaire médiéval, (la BCE) étale tous ses instruments de torture pour ceux qui voudraient parier contre les obligations des pays périphériques. L'effet dissuasif devrait suffire à avoir la discipline requise", considèrent les analystes de Commerzbank.

Economiste chez JPMorgan, Greg Fuzesi, estime que "la tolérance de la BCE à la détérioration des conditions des marchés financiers (...) devrait être assez limitée" et qu'elle "pourrait passer très vite de l'avertissement verbal à l'annonce d'une réponse de politique monétaire".

D'autant qu'elle a désormais directement à disposition un portefeuille de mesures considérablement étoffé ces dernières années.

- dégainer l'OMT ? -

A commencer par le programme OMT, "filet de sécurité ultime", selon Holger Schmieding. Ce programme de rachats ciblés de titres de dettes de pays en difficulté a été créé en 2012, mais les paroles de Mario Draghi ayant suffi à apaiser les tensions, il n'a jamais eu à être utilisé.

Conforté il y a quelques jours par la justice européenne, qui l'a jugé dans les clous du mandat de la BCE, il est prêt à être dégainé, si les taux des obligations portugaises, italiennes ou espagnoles s'enflammaient.

La BCE a aussi la possibilité de faire évoluer son programme "d'assouplissement monétaire", connu sous son acronyme anglais "QE", par lequel elle s'attaque depuis mars à faire remonter l'inflation en zone euro en rachetant quelque 60 milliards d'euros de dette sur les marchés chaque mois.

En cas de nouvel accès de faiblesse de la croissance ou des prix, elle pourrait opter pour accroître la part d'achat de titres de dettes d'Etat, ou alors augmenter provisoirement le montant mensuel.

Mais la BCE risque aussi de devoir compter sur des défenseurs acharnés de l'orthodoxie monétaire, particulièrement les Allemands, pour sans cesse contester les limites exactes de son mandat.

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