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Barrage de Sivens: une société d'économie mixte dans le collimateur des opposants

Publié le 31/10/2014 12:50
Mis à jour le 31/10/2014 13:30
Barrage de Sivens: une société d'économie mixte dans le collimateur des opposants

Barrage de Sivens: une société d'économie mixte dans le collimateur des opposants

Les opposants au barrage contesté de Sivens dans le Tarn dénoncent depuis des mois le rôle central d'une société d'économie mixte à l'origine selon eux du caractère surdimensionné et coûteux du projet.

La Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) est une société anonyme d'économie mixte (à capitaux majoritairement publics) créée en 1959, dont le siège est à Tarbes et spécialisée dans l'étude et la mise en œuvre de projets d'aménagement du territoire.

Ses principaux clients sont des collectivités territoriales dans le sud-ouest de la France mais elle intervient également à l'international, notamment sur le continent africain.

C'est à cette société que le conseil général du Tarn a délégué la maîtrise d’œuvre du projet contesté de barrage de Sivens, où Rémi Fraisse, manifestant de 21 ans, est mort dimanche lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.

Le grief principal des opposants au projet, c'est la double casquette de la CACG dans ce projet comme dans d'autres.

"Le conflit d'intérêt qu'il y a avec la CACG, c'est qu'ils interviennent en tant que bureau d'étude sur des analyses de besoins en eau et aussi en maître d'ouvrage sur les mêmes bassins où ils ont fait ces études", explique Ben Lefetey, porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe de nombreux opposants au projet. "Donc ils recommandent de faire des barrages et ce sont eux qui bénéficient du marché derrière, c'est ça qui pose problème", résume-t-il.

Interrogée par l'AFP, la CACG rejette cet argument, faisant valoir qu'elle n'est pas toujours retenue, "loin s'en faut", pour réaliser les projets préconisés par ses études.

Les opposants se demandent aussi si la société envisage toujours toutes les solutions.

"La CACG est spécialisée dans les barrages", explique Alain Hébrard, de la Confédération paysanne.

"S'il y a plusieurs solutions, ils retiendront les gros chantiers qui les concernent, pas les solutions alternatives comme par exemple les retenues d'eau collinaires", ces retenues de taille modeste construites par les exploitants agricoles pour l’irrigation de leurs parcelles.

En tant que bureau d'études, pointent ses détracteurs, la CACG se prononce non seulement sur l'opportunité de construire un barrage mais en détermine également la taille, et donc son coût final. "Plus ça coûte cher à la collectivité, plus il y a d'impacts environnementaux à étudier et à compenser, plus c'est intéressant pour la CACG", estime M. Lefetey.

- Un barrage coûteux -

Les experts mandatés par le ministère de l’Écologie à propos du barrage de Sivens ont relevé que le coût du projet (8,4 millions d'euros) était plutôt élevé par rapport à sa taille (1,5 million de m3).

C'est parce qu'il est construit sur une zone humide, affirme M. Lefetey: cela entraîne des surcoûts liés à la création d'une nouvelle zone humide et des travaux plus importants qu'à l'accoutumée, notamment pour enrocher la digue à 8 m de profondeur.

Enfin, rappellent les opposants, c'est alors que Philippe Martin, président du Conseil général du Gers, était en poste au ministère de l’Écologie (juillet 2013 - mars 2014) que le projet de barrage de Sivens a été autorisé. Son prédécesseur au ministère Delphine Batho (juin 2012 - juillet 2013) avait pourtant mis en place un moratoire sur ce type de projets.

"Quand la CACG a voulu que le projet soit autorisé, je pense qu'elle a eu l'oreille attentive du ministre de l’Écologie de l'époque (M. Martin)", glisse Ben Lefetey, qui se borne à constater que le vice-président du Conseil général du Gers, Francis Daguzan, n'est autre que le président du Conseil d'administration de la CACG.

Interrogé par l'AFP vendredi, M. Martin a jugé ses assertions "grotesques".

L'actuelle ministre de l’Écologie Ségolène Royal "a dit qu'elle ne pouvait pas décider de l'arrêt de ce chantier qui relevait du Conseil général du Tarn". Si le ministère "ne peut pas arrêter le chantier, c'est qu'il ne peut pas non plus l'autoriser", a rappelé M. Martin.

Ce dernier a jugé "limite infamant de laisser penser que je pourrais avoir +laisser filer+ des autorisations parce que je souhaitais être candidat à la tête de la région Midi-Pyrénées. C'est grotesque et mensonger".

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