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Les éleveurs désespérés par les prix comptent maintenir la pression

Publié le 03/07/2015 17:23
Mis à jour le 03/07/2015 22:30
Des éleveurs manifestent devant un centre commercial de Rennes dans la nuit du 2 au 3 juillet 2015 (Photo Damien Meyer. AFP)

Des éleveurs manifestent devant un centre commercial de Rennes dans la nuit du 2 au 3 juillet 2015 (Photo Damien Meyer. AFP)

Des éleveurs manifestent devant un centre commercial de Rennes dans la nuit du 2 au 3 juillet 2015 (Photo Damien Meyer. AFP)

Les éleveurs à bout de ressource comptent maintenir la pression sur la filière et les pouvoirs publics pour obtenir la revalorisation promise des cours de la viande de porc et de boeuf, payée sous les coûts de production.

"Les éleveurs sont à bout et n'ont plus rien à perdre". Encore secoué par les événements de la nuit et la virulence des troupes qui l'ont pris à partie et malmené, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, prévient vendredi: il faut "des signaux tangibles, pas aux calendes grecques mais dans les jours qui viennent. Sinon il y a des mouvements que nous ne pourrons pas contrôler".

"Les éleveurs se sont sentis trahis par le non respect de la parole donnée devant un ministre de la République", raconte le président de la Fédération nationale bovine Pierre Fleury. "Jusqu'à présent ils nous ont écouté, respecté, mais ils ne supportent pas de ne pas voir de résultats, ça va mal finir", ajoute-t-il.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, 12.000 agriculteurs au volant de 2.200 tracteurs, selon la FNSEA, se sont rassemblés sur les grands axes et devant les grandes surfaces, en particulier en Bretagne, grande région d'élevage porcin où la FNSEA a dénombré 3.000 éleveurs et 500 tracteurs mobilisés, ou encore dans le Lot, avec près de 700 éleveurs et 300 tracteurs.

A la tête des Jeunes Agriculteurs (JA), particulièrement bien représentés au cours de la première nuit de veille, Thomas Diemer, s'attend aussi, "bien sûr", à de nouvelles actions: "Tant qu'on ne verra pas des actes, on ne relâchera pas la pression".

"Je ne connais aucune autre profession qui accepterait de travailler pendant des mois et de ne pas avoir de revenu du tout à la fin", justifie-t-il.

L'objectif est une "mise sous surveillance active" des différents acteurs de la filière, industriels ou distributeurs, quitte à vérifier dans les abattoirs ou les supermarchés quels sont les prix affichés.

"Celui qui n'applique pas, on sera là pour le dénoncer. On continuera à regarder les cotations, à voir ceux qui ne jouent pas le jeu, qui bloquent", assure M. Diemer.

Xavier Beulin le jure, jeudi soir "c'était les derniers coups de semonce: ou les éleveurs sont entendus ou, malheureusement, on ira vers des mouvements beaucoup plus durs et spontanés. C'est un ultimatum".

Deux réunions au grand complet en mai et juin chez le ministre de l'Agriculture et, deux semaines plus tard, l'accord signé par tous sur l'augmentation progressive des cours n'est toujours pas appliqué, dénoncent les responsables.

- en faillite -

"Les prix n'ont pas bougé, voire baissé d'un demi-centime", rage M. Beulin qui désigne aussi bien "l'aval de la filière, les abattoirs, que les distributeurs".

Les éleveurs de porcs subissent une crise similaire depuis plusieurs mois et plus de 40% des exploitations bretonnes seraient au bord du dépôt de bilan, selon la fédération.

Alors que 30% des éleveurs bretons "sont en situation de faillite" selon le patron de la FRSEA Bretagne, Thierry Coué, des colis de porcs espagnols ou "sans origine" ont été interceptés par les manifestants.

La fédération des syndicats agricoles qui n'entend "pas servir de soupape" à la colère de ses troupes, se tourne vers Stéphane Le Foll: "Le ministre a annoncé un accord et deux semaines après, il ne s'est rien passé: (il) passe pour un con, pardonnez-moi de le dire. A lui d'en tirer les conséquences", reprend M. Beulin.

M. Le Foll a désigné un médiateur, respecté par les parties, mais "il faut une autorité politique forte", selon le responsable syndical qui demande "un débat à l’Assemblée Nationale et au Sénat" sur l'avenir de l'Agriculture.

Chez les grands distributeurs, on exprimait vendredi son "désarroi": "Nos salariés sont désemparés et ne comprennent pas pourquoi ils sont ainsi la cible d'attaques, alors que chez nous, les consignes d'appliquer les revalorisations tarifaires ont été très claires et ont été appliquées", a assuré à l'AFP Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe éponyme.

"Nous, on est prêt à accepter des hausses de nos fournisseurs. Mais ce n'est pas nous qui détenons la solution", a renchéri un représentant de Système U.

Parole, Parole, répondent en choeur Thomas Diemer et Thierry Coué: "Abattoirs, distributeurs, tout le monde se renvoie la balle" disent-ils.

Mais le syndicat des industries de la Viande (Sniv) que l'AFP cherche à joindre depuis dix jours reste aux abonnés absents.

Le revenu moyen des exploitations agricoles 2014 a connu une hausse de 7,6% par rapport à 2013, année noire pour les agriculteurs, ce qui marque pour la fédération des Chambres d'agriculture "l'instabilité" de tous les secteurs de l'économie agricole française d'une année à l'autre, "y compris ceux qui ont été très stables (et donc prévisibles) durant des années à savoir (...) l'élevage bovin (lait et viandes)".

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