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France/Carburant: Le gouvernement lance les réquisitions, la grève se poursuit

Publié le 12/10/2022 09:59
Mis à jour le 12/10/2022 22:45
© Reuters. La raffinerie de pétrole ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine, France. /Photo prise le 5 octobre 2022/REUTERS/Benoit Tessier

© Reuters. La raffinerie de pétrole ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine, France. /Photo prise le 5 octobre 2022/REUTERS/Benoit Tessier

par Forrest Crellin et Caroline Pailliez

PARIS (Reuters) - Le bras de fer entre le gouvernement et les grévistes dans le secteur pétrolier en France s'est durci mercredi, l'exécutif lançant les premières réquisitions de personnel pour tenter d'approvisionner les stations-service du pays face à l'aggravation de la pénurie d'essence tandis que la CGT s'efforçait d'élargir la contestation.

Un signe d'apaisement est toutefois venu chez TotalEnergies, l'un des deux groupes pétroliers avec Esso affectés par la grève, dont la direction a accepté de recevoir des représentants de la CGT en renonçant à exiger au préalable la levée des blocages des raffineries et dépôts de carburant.

Thierry Defresne, représentant de la CGT, a cependant déclaré à l'issue de cette réunion que son syndicat n'appelait pas à lever la grève, considérant que la direction de TotalEnergies ne semblait pas prête à accepter ses demandes.

Après plus de deux semaines de grève, le gouvernement est passé à l'acte mercredi au lendemain de l'annonce par la Première ministre Elisabeth Borne d'une réquisition de personnel pour faire fonctionner les dépôts de carburant d'Esso, filiale d'ExxonMobil (NYSE:XOM).

Le ministère de la Transition énergétique a annoncé mercredi en fin de journée que quatre employés du site d'ExxonMobil de Port-Jérôme avaient été réquisitionnées au total (deux pour ce mercredi et deux pour jeudi matin).

"Je suis pour le dialogue social, je suis pour la négociation (...) Jamais pour le blocage", a dit mercredi soir Emmanuel Macron sur France 2. "Si le dialogue social n'aboutit pas dans les prochaines heures, nous réquisitionnerons", a-t-il ajouté.

Le président français, selon lequel le retour à la normale sur le front de la crise des carburants devrait intervenir "dans la semaine qui vient", a appelé les parties prenantes de la crise des carburants à la "responsabilité".

Selon le ministère, 30,8% des stations-service ont connu mercredi des difficultés d'approvisionnement contre 31,3% la veille.

Le gouvernement considère que l'annonce par Esso d'un accord salarial conclu lundi soir avec des syndicats représentant une majorité du personnel justifie cette intervention, tandis que la CFDT, qui dit avoir signé un accord "majoritaire et incontestable", a appelé à la reprise du travail.

La CGT, non signataire de cet accord tout comme Force ouvrière (FO), a en revanche dénoncé dès mardi soir une "attaque inadmissible" contre le droit de grève.

Lors d'un déplacement à la raffinerie Esso de Port-Jérôme-Gravenchon pour soutenir les grévistes, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a annoncé qu'un référé serait déposé contre les réquisitions.

"Demain, nous irons en référé pour soutenir tous les salariés qui sont réquisitionnés sur la base du droit international", a déclaré à la presse Philippe Martinez.

Il a à cette occasion appelé à amplifier la mobilisation sur la question des salaires.

DISCUSSIONS BILATÉRALES CHEZ TOTALENERGIES

La CGT a aussi annoncé que la grève était reconduite sur l'ensemble des sites de TotalEnergies affectés depuis plusieurs semaines et que, avec FO, elle reprenait même à la raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique.

Exigeant des négociations salariales de branche face à l'inflation élevée et aux profits engrangés par les "majors" du pétrole avec la flambée des cours, le syndicat rejette la menace brandie par le gouvernement de réquisitions similaires à celles annoncées chez Esso s'il refuse de participer à des négociations chez TotalEnergies.

Le groupe français a organisé mercredi après-midi des réunions bilatérales avec les syndicats représentatifs à son siège près de Paris. Alors qu'il exigeait auparavant la levée de tous les blocages pour discuter avec la CGT, il a finalement accepté de recevoir une délégation de la confédération.

A l'issue de cette réunion, Thierry Defresne a rapporté que la direction était prête à engager des négociations en bonne et due forme avec les syndicats si les grévistes permettaient la reprise des livraisons à partir des stocks de carburant bloqués, mais n'exigeait plus comme préalable la reprise de l'activité des raffineries.

Le responsable de la CGT s'est montré perplexe face à cette proposition : "Je ne pense pas prendre beaucoup de risque en disant que ça va être rejeté par les grévistes de toute façon."

Il a ajouté que son syndicat n'appelait pas dans l'immédiat à la levée de la grève, considérant que "pour l'instant, les indicateurs (...) montrent que la direction n'est pas encline à faire des propositions (...) de nature à faire lever ce mouvement". La CGT va proposer la tenue d'une réunion intersyndicale dans la soirée, a-t-il dit.

TotalEnergies a refusé de s'exprimer dans l'immédiat alors que sa direction devait recevoir tour à tour, après la CGT, des représentants de la CFE-CGC, de la CFDT et de la Confédération autonome du travail (CAT).

LA CGT ÉTEND LA GRÈVE AU SECTEUR NUCLÉAIRE

La branche CGT dans le secteur des mines et de l'énergie, la FNME, a pour sa part annoncé mercredi une grève affectant huit réacteurs nucléaires d'EDF (EPA:EDF) en soutien aux grévistes des raffineries et des dépôts de carburant.

Le mouvement concerne trois réacteurs à Cruas (Ardèche), deux à Cattenom (Moselle) comme à Tricastin (Drôme) et un à Bugey (Ain) et la FNME a précisé qu'il n'avait pas d'impact sur l'alimentation électrique des réacteurs en activité.

EDF n'a pas répondu à une demande de commentaire.

© Reuters. La raffinerie de pétrole ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine, France. /Photo prise le 5 octobre 2022/REUTERS/Benoit Tessier

La crainte d'une pénurie provoque de longues files d'attente devant de nombreuses stations-service à travers le pays, dont près d'un tiers manquent d'au moins un carburant.

Face à cette situation, le gouvernement a réuni en fin de matinée une cellule interministérielle de crise au ministère de l'Intérieur. "Avec les réquisitions, il faut que ça bouge", a dit une source gouvernementale, tout en disant ne pas croire à une grève qui fasse "tache d'huile".

(Reportage Forrest Crellin et Caroline Pailliez, avec Elizabeth Pineau, rédigé par Myriam Rivet, Laetitia Volga, Bertrand Boucey, Nicolas Delame et Matthieu Protard, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)

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