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La France reporte sine die la livraison du Mistral à la Russie

Publié le 25/11/2014 19:19
Mis à jour le 25/11/2014 19:19
© Reuters. PARIS REPORTE LA LIVRAISON DU PREMIER MISTRAL À LA RUSSIE JUSQU'À NOUVEL ORDRE

PARIS (Reuters) - La France a annoncé mardi qu'elle reportait "jusqu'à nouvel ordre" la livraison d'un premier porte-hélicoptères Mistral à la Russie en raison de la dégradation de la situation dans l'est de l'Ukraine, sans toutefois provoquer de crise avec Moscou.

"Le président de la République considère que la situation actuelle dans l'est de l'Ukraine ne permet toujours pas la livraison du premier BPC", lit-on dans un communiqué de la présidence. "Il a donc estimé qu'il convenait de surseoir, jusqu'à nouvel ordre, à l'examen de la demande d'autorisation nécessaire à l'exportation du premier BPC" à la Russie."

L'entourage de François Hollande a fait savoir qu'un "contact à haut niveau" avait eu lieu mardi entre les autorités russes et françaises, le président français "souhaitant que les autorités russes soient préalablement tenues au courant".

"L'entreprise liée contractuellement avait besoin de connaître la position de l'Etat quant à l'autorisation ou non de livrer le bâtiment", a-t-on expliqué de même source. "Nous sommes pour le respect des contrats signés mais la France doit aussi tenir compte des circonstances exceptionnelles liées à la dégradation de la situation en Ukraine".

En Russie, le vice-ministre de la Défense Iouri Borissov a déclaré que son pays ne lancerait pas de procédure contre la France à la suite de ce report mais espérait toujours que le contrat serait honoré, rapporte l'agence de presse RIA.

LIVRAISON EN FÉVRIER ?

Selon une source au ministère russe de la Défense, la livraison pourrait être reportée de trois mois, "ce qui nous conduit à la mi-février".

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Les autorités françaises avaient annoncé qu'elles prendraient leur décision avant la fin novembre.

Le sujet n'a officiellement pas été abordé par François Hollande et Vladimir Poutine lors de leur dernier entretien en tête-à-tête du 15 novembre, en marge du sommet du G20 de Brisbane, en Australie.

Sous la pression de ses partenaires, notamment américains, hostiles à la livraison des deux "bâtiments de projection et de commandement" (BPC) en pleine crise ukrainienne dans laquelle le rôle de Moscou a été dénoncé par les Occidentaux, François Hollande avait annoncé le 3 septembre dernier que les conditions n'étaient pas réunies pour livrer le premier navire.

Le 16 octobre, il avait déclaré que le respect du cessez-le-feu en Ukraine restait l'une des conditions pour que la France accepte de livrer les Mistral.

Mais d'après l'armée ukrainienne, 150 soldats ont trouvé la mort depuis l'entrée en vigueur de ce cessez-le-feu le 5 septembre dernier, prévu par le protocole de Minsk signé par l'Ukraine, la Russie et les séparatistes de l'Est sous les auspices de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Les deux camps s'accusent mutuellement de ne pas respecter cette trêve.

RAPATRIEMENT DES ÉQUIPAGES RUSSES ?

Depuis le début du conflit séparatiste dans l'est de l'Ukraine, en avril, les affrontements ont fait plus de 4.300 morts, selon un bilan fourni la semaine dernière par le Haut Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies.

Le premier BPC, le Vladivostok, devait initialement être livré en octobre et 400 marins russes ont été formés depuis le 30 juin à sa manoeuvre dans le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) mais l'entraînement est désormais terminé.

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Une source militaire citée mardi par l'agence Interfax a fait savoir que la Russie prendrait d'ici une semaine une décision quant à un éventuel rapatriement de ses équipages.

Un refus de livrer les deux navires Mistral commandés par la Russie, dont la vente représente un montant d'1,2 milliard d'euros, pourrait obliger la France à dédommager Moscou au-delà d'une date-butoir pour l'instant tenue secrète.

A Paris, ce report a été diversement apprécié.

Pour le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, "cette décision malheureuse décrédibilise fortement notre pays sur la scène mondiale".

L'ancien ministre de la Défense UDI Hervé Morin a en revanche donné raison à François Hollande. "Cela n'aurait pas été compris par nos amis européens", a-t-il dit dans les couloirs de l'Assemblée nationale. "On ne peut pas livrer un matériel de guerre à quelqu'un qui ne respecte pas le droit international, ni ne respecte pas la souveraineté des Etats".

(Elizabeth Pineau, avec Emile Picy à Paris et avec Gabriela Baczynska à Moscou, édité par Yves Clarisse)

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