L’univers du marché des changes laisse entrevoir de nombreuses possibilités de diversification pour son épargne. Focus aujourd’hui sur le dollar australien, monnaie d’un pays de 25 millions d’habitants qui, sans le Covid-19, aurait enchainé sa 29ème année de croissance économique.
Après avoir touché son plus bas niveau en près de deux décennies à la mi-mars, le dollar kangourou comme le surnomme familièrement les cambistes s’est refait une santé, sur fonds du redémarrage de l’économie chinoise et d’une remontée des matières premières. Malgré ce rebond, on constate que la devise affiche encore une décote de l’ordre de 4% en regard de ses plus hauts annuels.
Ces accès de volatilité découlent essentiellement des relations commerciales étroites qu’entretient l’Australie avec la Chine.
Rappelons que l'économie australienne repose sur quelques secteurs-clés dont celui des matières premières. Des matières premières, essentiellement le charbon et les minerais, qui sont massivement exportées en Chine, faisant de l'Empire du Milieu le principal partenaire commercial de l'Australie.
Sensible à l’évolution du prix des matières premières, l’Australie est donc tout autant tributaire de la bonne tenue de l’économie chinoise. Il n’est dès lors pas étonnant que l’AUD a plus que souffert lorsque Pékin a mis à l'arrêt l'activité économique en marge de la pandémie de COVID-19.
À la mi-mars, alors que la Chine commençait à relancer son activité, les investisseurs sont revenus progressivement à l’achat sur le dollar australien.
Notons que la devise peut également souffrir des aléas diplomatiques, comme ce fut le cas dernièrement lorsque les relations entre les deux pays se sont tendues. En cause, le Premier ministre australien Scott Morrison, qui a demandé une enquête indépendante sur l’origine de la propagation du virus. En réponse, Pékin a imposé une interdiction d'importer des marchandises de quatre abattoirs australiens et a annoncé son intention de taxer à hauteur de 80 % les importations d'orge australienne.
Vigueur économique
Les liens économiques forts et historiques entre les deux pays permettent en tous les cas à l’Australie d’afficher des statistiques à faire envier.
Parmi d’autres : un cycle de croissance ininterrompu depuis 1991 (croissance annuelle moyenne de 3%). Grâce à la demande soutenue de matières premières de la part de la Chine, l’Australie était en effet passé entre les mailles de la crise de 2008. La croissance a également été tirée par une forte hausse de l’immobilier, stimulé par une progression rapide de l’endettement des ménages.
Citons également une inflation maîtrisée, un taux de chômage de la population active tournant autour des 5% ou encore, un niveau de dette publique inférieur à 50% du PIB.
Investir dans la devise ?
Pour les investisseurs qui verraient dans le dollar kangourou une source de diversification, une des possibilités consistent à se positionner sur des obligations libellées en devise locale.
Vous trouverez notamment dans la sélection d’Oblis l’emprunt remboursable dans quatre ans par Ford (NYSE:F) Motor Credit. Accessible par coupures de 2.000 dollars australiens, il permet de tabler sur un rendement annuel de 5,94%, sur base d’un cours de 91,20% (rating spéculatif BB+).
Autre possibilité, l’obligation Volkswagen (DE:VOWG_p) Financial Services Australia à maturité 2024 qui affiche un rendement annuel de 2,35% sur base d'un cours légèrement supérieur au pair (rating BBB+).
Citons encore cette obligation également remboursable en 2024 par la Toronto Dominion Bank, dont le rendement pointe à 1,69% (rating A).